Cyclone Belal : toit arraché à la résidence Karavel à Sainte-Marie, un immeuble en péril, des locataires mécontents

Les locataires de la résidence Karavel n’ont plus de toit depuis le passage du cyclone Belal
La résidence pour personnes âgées Karavel a été victime du passage du cyclone Belal. Le 15 janvier dernier, l’immeuble a vu son toit s’envoler. Les logements ont été détériorés et les résidents ont été traumatisés. Ce vendredi 16 février, la Confédération nationale du logement (CNL) a demandé à ce que soit pris un “arrêté de péril imminent ou péril ordinaire”.

La résidence Karavel, pourtant construite il y a quelques mois, a subi de gros dégâts après le passage du cyclone Belal. Un toit s'est notamment envolé sous la force des vents.

La CNL tire la sonnette d’alarme et les locataires peuvent enfin faire face à leur bailleur social. Un échange s’est tenu dans un climat de tensions entre les locataires, la Semader et la mairie de Sainte-Marie, ce vendredi 16 février 2024.

Des locataires oubliés et méprisés 

Indignation, incompréhension et déception règnent à l’issue de l’échange. Erick Fontaine, administrateur de la CNL, estime que l’échange “était nécessaire”. En revanche, il déplore le fait que les bailleurs sociaux “se désengagent de tout” à La Réunion.

(Re)voyez le reportage de Réunion La 1ère :

A Sainte-Marie, les locataires de la résidence Karavel n’ont plus de toit depuis le passage du cyclone Belal. Une fois de plus, la CNL a tiré la sonnette d’alarme.

“Je suis très en colère, je ne comprends pas le comportement des bailleurs sociaux à La Réunion”, martèle Erick Fontaine, qui attend que les locataires reçoivent des excuses et des indemnisations de la part du bailleur social. 

A la limite, ils (les bailleurs sociaux) considèrent qu’ils ne sont responsables de rien du tout. Ils sont gestionnaires et on a l’impression qu’ils ont une calculatrice à la place du cœur. On a demandé à ce que les locataires ne paient pas le loyer du mois de février, car ils ont subi trop de traumatismes. La réponse est “on verra”.

Erick Fontaine, administrateur de la CNL

Les locataires dénoncent quant à eux "une forme de mépris de la part du bailleur social".

Marie-Rose a vécu un calvaire durant le cyclone Belal. “Le jour du cyclone, j’étais au téléphone avec mon fils et j’ai vu mon toit s’envoler. J’ai eu très peur. J’ai paniqué et j’ai dormi dans ma voiture. J’ai pu couper mon compteur d’eau”, témoigne-t-elle, encore tremblotante. On a été relogé provisoirement. Mais moi, je ne veux plus partir dans mon ancien logement. J’ai trop peur”

Vers un péril imminent ou ordinaire

Erick Fontaine insiste sur le fait qu’il y a une “rupture entre les locataires réunionnais et les bailleurs sociaux. On s’achemine vers un péril imminent ou ordinaire pour cet immeuble”.

Les personnes sont traumatisées. Le bailleur social n’a toujours pas recensé les problèmes depuis le cyclone. On leur fait payer l’entretien du portail, de l’ascenseur, alors même qu’ils ne fonctionnent pas. Les logements ne sont plus aux normes.

Erick Fontaine, administrateur de la CNL.  

Le bailleur social est dans une “situation d’observation, aucune mesure n’est prise”, s’indigne Erick Fontaine.

De son côté, la Semader reconnaît des malfaçons mais se dédouane de toute responsabilité.

En attendant l’intervention de l’expert judiciaire la semaine prochaine, six locataires sont toujours relogés. Dans leurs habitations déjà fragilisées, les habitants craignent le possible passage d'un prochain cyclone.