On le surnomme "l'immeuble de la honte". A Sainte-Marie, rue Martin Flacourt, cette bâtisse de la SIDR fait depuis des années parler d'elle, en raison de son insalubrité qui perdure.
Infiltrations d'eau, murs fissurés, moisissures... Tout un cortège de désagréments que subissent au quotidien les locataires.
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20 000 euros de dommages et intérêts
Le bailleur social a été à nouveau condamné par le tribunal en mars dernier, suite aux procédures engagées par la CNL pour troubles de jouissances. La SIDR a ainsi dû verser plus de 20 000 euros de dommages et intérêts aux locataires, soit des chèques d'environ 2 000 euros pour huit locataires concernés. D'autres ont vu leur dossier jugé comme "irrecevable".
Les précisions d'Erick Fontaine, administrateur de la CNL :
Un "signal fort" envoyé
"Les locataires ont eu gain de cause devant les poursuites qu'on a engagées pour troubles de jouissance. C'est important parce que c'est un signal fort envoyé aux bailleurs sociaux de La Réunion, mais aussi aux locataires : lorsque vous êtes dans un logement indécent, ce qu'on appelle un bidonville moderne, il faut engager des procédures contre les bailleurs, parce qu'on n'a pas le droit de vous louer un logement qui ne répond pas aux normes de décence"
Erick Fontaine, administrateur de la CNL à La Réunion
La SIDR fait appel de certaines décisions
En revanche, la SIDR a décidé de faire appel d'un certain nombre de décisions, souligne la CNL. "Nous avons été étonnés. Mais c'est une nouvelle étape qui reprend, nous allons retourner devant les tribunaux", assure Erick Fontaine. L'avocat des locataires, Me Jean-Christophe Molière, va soumettre le dossier à la Cour d’Appel.
"On est assez surpris que la SIDR fasse appel d'un jugement où le tribunal avait ordonné la suspension des loyers" dit l'avocat, qui est malgré tout satisfait de cette nouvelle condamnation du bailleur. "Mais c'est toujours insuffisant vues les conditions dans lesquelles vivent ces locataires".
Une situation dénoncée depuis trois ans, mais toujours pas de travaux
Rappelons que depuis trois ans, les locataires de cet immeuble que la CNL qualifie de "tour de Pise réunionnaise" sont dans l'attente d'un début de travaux.
En novembre 2021, la SIDR avait déjà été condamnée à reverser 100 000 euros à 30 locataires. Au total, selon Erick Fontaine, c'est une cinquantaine de locataires qui ont pu être indemnisés dans le cadre des procédures lancées contre la SIDR dans le dossier Flacourt.
Cela fait désormais trois ans que la CNL pointe du doigt la situation d'insalubrité de cet immeuble de Sainte-Marie. Un arrêté de péril ordinaire avait été pris par la mairie, mais il a pris fin depuis la fin juin dernier.