Après presque un an de combat acharné, les locataires de l'immeuble Flacourt ont obtenu gain de cause. En septembre dernier, la SIDR, bailleur social, a été condamnée devant la justice à verser des indemnités aux résidents. Ce sont trente locataires qui devront se partager 100 000 euros de dommages et intérêts.
Le reportage de Réunion La 1ère :
Un combat de longue haleine
Fissures sur les murs, moisissure, humidité ambiante, trous au niveau des passerelles... les locataires de la résidence tiraient déjà la sonnette d'alarme en 2020. Depuis 2017, ils vivent dans des conditions déplorables. Après avoir sollicité la CNL, la Confédération Nationale du Logement, ils avaient obtenu du maire, Richard Nirlo, la saisie du tribunal administratif pour qu'un expert soit mandaté pour constater les dangers potentiels pour les locataires.
L'expert indiquait alors dans ses conclusions qu'il n'y avait pas de péril imminent mais un péril ordinaire. Si la SIDR, à l'époque, pensait en avoir terminé avec cette affaire, la CNL ne voyait pas les choses de la même manière. Ainsi, Erick Fontaine, administrateur de la CNL, rappelait qu'il y avait bel et bien danger, même si celui-ci n'était pas jugé imminent par l'expert.
Une action devant le tribunal pouvait donc être lancée pour trouble de jouissance. En janvier 2021, le bailleur social était assigné devant le tribunal de Grande Instance.
En septembre dernier, le bailleur social a été reconnu coupable d'avoir loué des logements indécents. Si les locataires ont finalement obtenu gain de cause avec le versement des indemnités, les travaux, eux, tardent à se faire.
On a été indemnisé, on est content. Mais l'immeuble reste toujours indécent, il n'y a pas de travaux.
Dans son jugement, le tribunal de Grande Instance a pourtant condamné le bailleur social à effectuer des travaux de réhabilitation de l'immeuble. Ce dernier indiquait alors dans un communiqué :" Nous renouvelons notre engagement d’exécuter ces travaux dès réception de ce rapport, et relançons régulièrement l’expert pour qu’il nous l’envoie au plus vite." La SIDR se référait au rapport d’expertise judiciaire qui doit se prononcer sur la nature des travaux de consolidation du sous-sol à entreprendre. Selon le bailleur, il l'attendrait "depuis près de deux ans."
Une première bataille gagnée dans la guerre contre les bidonvilles modernes
La résidence Flacourt n'est que l'un des nombreux combats menés par la CNL sur le département. En effet, l'immeuble ANTHURA 2, situé dans la Zac Fayard à Saint-André, est surnommé "l'immeuble de l'horreur", la résidence Amarillys, située dans le quartier de la Montagne, est un "bidonville moderne" , et ceci est une liste non-exhaustive selon la CNL qui n'a de cesse d'appeler à la responsabilité de chacun pour éviter que les locataires des logements sociaux finissent dans l'insalubrité.
Afin de mettre un terme à cette "maltraitance" des locataires, la CNL demande à l'Etat de mettre en place des expertises des logements neufs à vocation sociale dans le département, notamment en ce qui concerne les matériaux utilisés pour construire les immeubles.