C'est un rapport d'observations définitives comportant sept recommandations à la commune de Sainte-Rose qui a été publié jeudi 16 janvier par la chambre régionale des comptes. Dans cette analyse portant sur les comptes et la gestion entre 2017 et 2024, les magistrats financiers mettent en garde la Ville sur la soutenabilité de son programme d'investissement massif sur la période, "le plus élevé par habitant au niveau régional."
Projets au ralenti
Il faut dire que la commune qui comptait 6 422 habitants en 2021, une population en diminution, a engagé des moyens importants pour freiner cette érosion démographique et conserver une certaine attractivité. Problème : des délais de mise en œuvre "souvent très longs", et une gestion financière encore perfectible.
Ainsi, le projet de la médiathèque ECLAT, pour un coût de 6 millions d'euros et dont l'inauguration a eu lieu dix ans après la pose de la première pierre, symbolise les difficultés de la commune à boucler ses investissements.
Le parcours touristique de la boucle du centre a lui été suspendu, la renaturation de l'Anse des Cascades et son projet d'écolodge prennent du temps, et la Ville doit encore s'occuper de son patrimoine privé dont certains logements sont occupés gratuitement.
Nombreuses subventions
Pour autant, la chambre relève "de nouvelles opérations en faveur des habitants et de la qualité des services publics" comme la réhabilitation des écoles, de la voirie et des équipements sportifs, pour lesquels la commune a su lever de nombreuses subventions.
Mais cela n'a pas empêché la situation financière de se dégrader, ce qui fait dire à la chambre que "le principal enjeu budgétaire pour la commune est de garantir la soutenabilité à long terme de ses nombreux investissements."
Primes de départ illégales
Il faudra pour cela un plan de programmation pluriannuelle de ses équipements, maîtriser ses charges de fonctionnement et de ses ressources humaines, ce que la ville dirigée par Michel Vergoz a déjà entrepris en réduisant ses effectifs.
Mais plusieurs irrégularités restent à corriger, comme les primes illégales de départ en retraite qui ont coûté 1,3 million d'euros à la commune, ou les frais de carburant versés aux habitants qui relèveraient plutôt du CCAS.
Contrôles internes à renforcer
La commune, qui s'est engagée à suivre les recommandations de la CRC, devra notamment améliorer ses prévisions budgétaires et renforcer la qualité de ses comptes et de ses contrôles internes.
En juin 2024, en effet, un cadre municipal avait été mis à pied et une enquête ouverte par le parquet de Saint-Denis pour faux en écritures publiques et détournement de fonds. Suite à une alerte du Trésor public concernant le train de vie élevé de ce responsable financier, la commune avait découvert que ce dernier lui facturait de faux achats auprès d'une société appartenant à un proche.