A Sainte-Rose, des planteurs s'inquiètent déjà du bilan de cette campagne sucrière 2023

A Sainte-Rose, ces planteurs de cannes s'inquiètent déjà du bilan de cette campagne sucrière 2023
Il reste un mois et demi avant la fin de la campagne sucrière et certains planteurs affichent déjà un certain découragement. A Sainte-Rose, une dizaine d'entre eux se sont réunis à l’appel du syndicat UPNA pour alerter sur la problématique des quotas et du calcul de la richesse.

A un mois et demi de la fin de la campagne sucrière, certains planteurs commencent déjà à faire les comptes et pour ces derniers, justement, le compte n'y est pas.

A Bellevue, dans les hauteurs de Sainte-Rose, une dizaine d'agriculteurs se sont réunis à l’appel du syndicat UPNA, mardi 7 novembre, pour alerter sur les difficultés financières qu'ils risquent de rencontrer avec cette saison qui s'annonce déjà en demi-teinte.

Encore des hectares de cannes à couper

Une partie d'entre eux pointent du doigt l'éternelle problématique du calcul de la richesse de leurs cannes en sucre. Et d'autres, les quotas de l’usine de Bois Rouge jugés insuffisants.

Sur l'exploitation de Jean-Bernard Leschi, par exemple, la production est bien au rendez-vous cette année avec un rendement qui culmine à 100 tonnes de cannes à l’hectare. Le problème, c’est qu’il n’est pas sûr de pouvoir tout récolter.

Champs de cannes à Piton Sainte-Rose

Une campagne qui a démarré tardivement

"Aujourd'hui, il me reste encore 1 500 tonnes mais j'arrive très difficilement à avoir un quota supplémentaire parce que l'usine de Bois Rouge n'a jamais tourné correctement", déplore l'agriculteur. Cette campagne sucrière 2023 a en effet démarré tardivement dans l'Est suite au passage de la centrale thermique d'Albioma à la biomasse.

Dans le secteur voisin, à Marocain, c’est l’épineux sujet de l'échantillonnage qui inquiète. Pierre Aralingom explique que la richesse en sucre de ses cannes a reculé de deux points. "J'essaie de couper proprement et manuellement et là je vois que depuis la semaine dernière, ça a commencé à chuter. Moralement, on prend un coup", confie-t-il.

Une richesse différente pour un même champ

Et les difficultés s’annoncent bien plus grandes pour les exploitants de cannes longues machines. Ces derniers sont en effet potentiellement redevables, vis-à-vis des industriels qui leur avancent de l'argent sur la base d'une richesse standard définie par la convention cannes.

"C'est les mêmes champs qu'on a coupé à la main, les mêmes champs qu'on a coupé en tronçonné et on a un écart de richesse de 5 à 6 points d'écart, s'étonne Dominique Clain le président de l’UPNA. Ce n'est pas normal que sur le même champs, avec une façon de couper différente, on nous retire de la richesse. La canne reste de la canne !"

Une nouvelle saison catastrophique ?

Cas de figure pour lequel la convention canne a bien prévu des compensations, mais les planteurs n’y ont eu droit qu’une seule fois en cinq ans.

L’UPNA estime que d’ici la fin de l’année, seulement 1,350 million de tonnes de cannes seront récoltées au total sur les deux bassins canniers. C’est à peine mieux qu'en 2022, une saison historiquement basse.