Prestations musicales, ateliers pédagogiques, moring et grand défilé de la liberté : la journée a été rythmée dans l’Est.
Ce mercredi 20 décembre 2023, la Fèt Kaf a été célébrée dignement dans le quartier de la Marine, à Sainte-Suzanne. Le prix de la Marianne d’or a été décerné à la commune pour le projet Edmond Albius.
Regardez le reportage de Réunion La 1ère :
Edmond Albius en or
Edmond Albius, esclave qui a découvert le procédé de fécondation de la vanille, est désormais reconnu au-delà des frontières réunionnaises.
La ville de Sainte-Suzanne et l’association Sauvegarde de la Mémoire Réunionnaise (ASMR) ont reçu le prix de la Marianne d’or du développement durable, dans la catégorie Mémoire et Modernité, pour le projet Edmond Albius, le mardi 5 décembre dernier.
Démocratiser les savoir-faire ancestraux
Pour la Fèt Kaf, une quinzaine d’associations se sont jointes à l’événement. L'objectif est de démocratiser les savoir-faire ancestraux.
Les petits tout comme les grands, ont participé à des activités de tressage, de moring, de fabrication de pilons et de chants malgaches.
Hommage à Edmond Albius, esclave qui a découvert la vanille
En ce 20 décembre, l’accent est mis sur la commémoration, avec la transmission de l’histoire d’Edmond Albius. À seulement 12 ans, il découvre le procédé de fécondation artificielle de la vanille. Son histoire est émouvante, attachante et touchante. Un jeune esclave, orphelin et coupé de ses racines, est élevé chez un propriétaire, botaniste, à Sainte-Suzanne.
Il réussit une découverte exceptionnelle en 1841, qu’aucun scientifique et botaniste n’avait réussi jusqu’à présent. En effet, il découvre le procédé de fécondation artificielle de la vanille, la pollinisation des fleurs se transformant ainsi en belles gousses. Mais la découverte d’Edmond Albius est contestée par les hauts spécialistes et scientifiques de l’époque.
En 1841, au “Beau Pays”, petit nom de Sainte-Suzanne, la vanille devient une véritable culture d’exploitation se lançant à la conquête du monde. Edmond Albius apporte sa pierre à la recherche scientifique dans ce domaine précis.
Edmond Albius mène une vie triste, car s’il est admis parmi les blancs par son nom, il n’a rien obtenu en contrepartie pour lui permettre de mener le train de vie de ceux qui ont réussi dans leur rang. Au quotidien, son sort ne change pas, il continue à trimer comme tous les autres affranchis. Il quitte son ancien maître et s’en va trouver un engagiste à Saint-Denis. Accusé de vol de bijoux par ce dernier, il est condamné et emprisonné comme tout autre voleur.
Après toutes ces péripéties, il retourne à Sainte-Suzanne, où il vit dans la misère. Il meurt à l’hôpital communal le 9 août 1880.