“A La Réunion, en 2020, les scolarités courtes sont plus fréquentes que dans l’Hexagone”, d’après la dernière étude publiée par l’INSEE, hier.
C’est notamment à l’âge de 18 ans, à la sortie du lycée, que les écarts se creusent le plus : seuls 70 % des jeunes réunionnais poursuivent leurs études supérieures, contre 83 % dans l’Hexagone.
3 100 mineurs déscolarisés en 2020
“Il y a 3 100 mineurs qui sont déscolarisés en 2020, c’est beaucoup”, souligne Loup Wolff, directeur interrégional de l’INSEE. "L’insertion professionnelle s’avère extrêmement difficile dans un territoire marqué par un chômage élevé", précise l’étude.
Entre 18 et 20 ans, il y a 14 800 jeunes déscolarisés, soit 40% de la classe d’âge. Les écarts avec l’hexagone se voient à partir de 18 ans, de façon particulièrement manifeste.
Loup Wolff, directeur interrégional l’INSEE Réunion-Mayotte
Parmi les 14 800 jeunes de 18 à 20 ans qui ont quitté le système scolaire tôt, au maximum trois ans après leur sortie du lycée, les trois quarts n’ont pas d’emploi.
Les garçons sont plus déscolarisés que les filles
Ce phénomène de “scolarités courtes” est lié à la pauvreté et au parcours scolaire des parents. De plus, les garçons sont les plus touchés.
"Il s’agit principalement de jeunes sortis sans diplôme, qui reproduisent souvent la trajectoire de leurs parents, de jeunes ayant un CAP-BEP ou un bac et de jeunes mères vivant dans leur propre logement. Parmi les jeunes qui travaillent, la plupart, notamment les jeunes hommes, restent vivre chez leurs parents", selon l'Insee.
À 20 ans, 51% des jeunes femmes sont encore scolarisées, c’est seulement 38% pour les garçons. On voit bien des différences assez fortes entre les filles et les garçons.
Loup Wolff, directeur interrégional l’INSEE Réunion-Mayotte