Vers une astreinte de nuit à domicile
Il a ainsi été décidé d’une astreinte d’un soldat du feu, qui en cas d’intervention sera mobilisé depuis son domicile. Pour le SDIS 974, il s’agit d’optimiser les moyens." Pour les risques courants, il a été décidé de renforcer les effectifs de jour pour les allégés la nuit, parce qu’on s’est rendu compte que les sapeurs-pompiers faisaient 70% de leurs interventions la journée et 30% la nuit. "
Dans certains centres de secours, qui ont une "très faible occurrence opérationnelle", qui interviennent très peu la nuit, il n’est pas judicieux de maintenir des personnes de garde la nuit, estime le directeur adjoint du SDIS 974. Une pratique qui a déjà lieu dans des centaines de centres de secours en France rappelle Thierry Chabas, " il n’y a rien de nouveau ".
Aujourd’hui à La Réunion, il y a 2 000 sapeurs-pompiers qui ne sont pas de garde. Ils pourront ainsi déclarer leur disponibilité et via une application.
Les mairies montent au créneau
Les communes de Salazie, Sainte-Rose, Saint-Philippe, Cilaos, la Plaine-des-Palmistes et L’Entre-Deux sont concernées. Pour le premier adjoint en charge de la sécurité de la dernière de ces communes, Patrick Bègue, cette astreinte de nuit n’est pas très bien vue." A L’Entre-Deux, nous avons beaucoup de personnes âgées, nous avons une zone forestière importante, entre autres sur le Dimitile, on a beaucoup de sentiers fréquentés, il y a aussi des traileurs qui pratiquent la nuit. En cas de risque majeur, de risque d’incendie, le temps d’intervention est important. Je ne pense pas que ce soit une bonne chose que l’astreinte se fasse à la maison et non pas en caserne. "
A Saint-Philippe, Olivier Rivière voit, lui, rouge. « Trop de temps perdu » pour le maire de la commune. Il rappelle que sa commune est certes petite par le nombre d’habitants, mais c’est le 6ème territoire le plus étendu de l’île.
" Ma crainte, qui est celle exprimée par beaucoup de mes collègues, c’est que le système d’astreinte rallonge le délai d’intervention, avec toutes les conséquences que cela peut avoir sur la sécurité. "
Olivier Rivière est bien décidé à s’opposer fermement à cette nouvelle astreinte, pour que cet aspect du schéma départemental d’analyses et de couvertures des risques ne soit pas appliqué. Dans les casernes concernées, la consigne a été donnée de ne pas s’exprimer, ni de se faire filmer.
Reportage d’Isabelle Grondin-Allane et Laurent Pirotte.