A La Réunion, les gramounes se portent moins bien que ceux de l’Hexagone. La dépendance y est notamment plus forte et elle débute plus tôt.
Une dépendance, principalement due aux maladies cardio-vasculaires et aux événements tels que les accidents vasculaires cérébraux, les AVC, ou cardiaques, comme les infarctus, explique le Dr Stéphane Renaud, invité de la matinale de Réunion la 1ère.
Le gériatre fait un lien "fort" entre le manque d’activité physique et la survenue de maladies comme le cancer, l’obésité, le diabète ou encore les maladies neurodégénératives. A La Réunion, de nombreuses associations proposent de pratiquer du sport et des activités sociales.
Bouger pour rester en bonne santé
A l’occasion de la Semaine bleue, les associations organisent de nombreux événements pour se faire connaître et capter de nouveaux adhérents. Le thème retenu cette année pour cette semaine dédiée aux seniors est " Bouger ensemble pour entretenir la flamme ".
Regarder le reportage de Réunion la 1ère :
Le sport Santé est une formule qui a fait ses preuves. De plus en plus, la notion de " bien vieillir " s’impose dans les politiques de proximité et de santé. Utilisé comme outils de prévention, le sport s’adapte aux seniors.
Reste la question du pouvoir d’achat des retraités
Alimentation, prothèses dentaires et mutuelles, le budget des gramounes est mis à rude épreuve. Les Réunionnais ont pour beaucoup de faibles retraites. Difficile d’accéder aux meilleurs soins et à une bonne nutrition, ce qui a des conséquences sur la santé.
Il y a une corrélation entre le manque de ressources financières et la santé. On sait que la pauvreté concourt plus facilement à du surpoids et de l’obésité.
Dr Stéphane Renaud, chef du service gériatrie au CHU Nord
Une perte d’autonomie plus prononcée à La Réunion
Le département de La Réunion compte 181 000 personnes âgées de 60 ans ou plus, soit 21% de la population. 11% d’entre elles, soit 19 000 seniors, vivant à leur domicile sont en perte d’autonomie. C’est plus que dans l’Hexagone.
Selon l’INSEE, cela s’explique par le fait que la population réunionnaise est en moyenne plus pauvre, et que le nombre de places d’hébergement pour personnes âgées dépendantes y est plus réduit.
Un nombre de places en Ehpad insuffisant
A La Réunion, on compte 20 Ehpad, 3 sont en projet avec plus de 2 000 nouvelles places à la clé. Un chiffre insuffisant, car d’après les données et en fonction de la métropole, " il manquerait presque 50 Ehpad à La Réunion ".
Avec l’augmentation de la population, la proportion de personne dépendante va suivre cette tendance, il faudra donc trouver des alternatives, indique le Dr Stéphane Renaud. En 2050, ¼ de la population aura plus de 60 ans dans le département, soit 6% de plus qu’aujourd’hui.
Il va falloir agir vite, avec tous les relais sur le terrain, les acteurs et les partenaires déjà en place. Cela nécessitera de s’organiser, de structurer les filières de soins, médico-sociales.
Dr Stéphane Renaud, chef du service gériatrie au CHU Nord
Favoriser l’autonomie et trouver des solutions à la dépendance
Pour le gériatre, il faudra beaucoup compter sur les infirmières et les auxiliaires de vie à domicile, car il faudra privilégier le maintien à domicile des personnes les plus autonomes. L’enjeu sera de conserver au maximum cette autonomie. Pour les personnes dépendantes, il faudra trouver d’autres solutions, explique le gériatre.
Le choix revient aux politiques de santé de décider vers quel type de structure elles s’orientent, entre Ehpad, résidences seniors ou familles d’accueil.