A l'approche des élections sénatoriales le 24 septembre 2023, une partie de la gauche réunionnaise s'est réunie derrière Audrey Belim. Elle a été choisie pour être la tête de la liste portée par une plateforme de gauche, réunissant plusieurs partis : à la fois le PS, le Parti communiste réunionnais (PCR), Europe Ecologie Les Verts Réunion (EELVR), Banian, Ansanm...
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Cinq maires réunis
Pour faire cette grande annonce, non moins de cinq maires ont répondu présent : Ericka Bareigts, maire de Saint-Denis, Patrice Selly, maire de Saint-Benoît, Maurice Gironcel, maire de Sainte-Suzanne, Olivier Hoarau, maire du Port, et Jacques Técher, maire de Cilaos.
"Une vision que nous avons en commun"
Tous sont ravis d'avoir réussi à trouver une entente pour faire "l'union de tous ceux qui ont souhaité parier ensemble", commente Ericka Bareigts, maire de Saint-Denis et première secrétaire fédérale du PS. "La liste transpire d'une volonté politique et d'une vision que nous avons en commun", disait-elle ce dimanche 27 août, en présentant cette plateforme "progressiste, d'hommes et de femmes de gauche".
"On n'a pas parlé d'hommes et de femmes"
Audrey Belim, conseillère municipale à Saint-Denis, conseillère départementale, 12ème vice-présidente de la Cinor, est celle qui sera, dit-elle, "le porte-drapeau" de cette liste. Mais ce sont les idées qui doivent primer, fait comprendre Ericka Bareigts. "On n'a pas parlé d'hommes ou de femmes, on a parlé de projet", dit la maire du chef-lieu.
"Une belle réussite"
Audrey Belim plussoie : "On est là avec notre projet, notre méthode, et notre volonté d'avoir des parlementaires capables de représenter La Réunion et de porter sa voix".
"Il faut savoir faire preuve d'abnégation, de sacrifice et d'efforts, mais il faut surtout mettre en avant les points communs, s'écouter, s'entendre, afin de mettre en avant le territoire et l'intérêt de La Réunion. C'est une belle réussite parce que nous avons cinq maires (...) qui ont été capables de mettre leurs sensibilités de côté pour travailler dans l'intérêt des Réunionnais"
Audrey Belim, tête de liste PS/PCR/EELV/Banian/Ansanm aux sénatoriales
Ne plus attendre 60 ans pour être sénateur
Le choix de la plateforme s'est donc porté sur une femme, jeune. Car, comme le rappelle la première secrétaire fédérale du PS Ericka Bareigts, "la vie politique change, et la parité et la jeunesse, ce sont des combats qu'on a menés".
"On voit que le temps change et que les femmes prennent des responsabilités. La mienne est de transmettre une partie de mon expérience, pour ne pas qu'on attende 60 ans pour être sénateur".
Ericka Bareigts, maire de Saint-Denis, 1ère secrétaire fédérale du PS
Les autres candidats de la liste
Si Audrey Belim en est à la tête, la liste présentée par cette plateforme comprend au total quatre titulaires et deux suppléants. On y retrouve :
- Jean-Louis Vital, du parti Banian, adjoint délégué à l'urbanisme et au logement et conseiller communautaire à la Cirest,
- Annie Hoarau, 2ème adjointe à Cilaos depuis 2020,
- Armand Mouniata du parti Ansanm, adjoint au maire et conseiller communautaire au TCO,
- Geneviève Payet la secrétaire régionale d'EELVR,
- Marcel Pony du PCR, élu à Sainte-Suzanne, adjoint à l'aménagement, et vice-président de la Cinor.
Dépasser les affichages partisans
Leur objectif ? Que le travail parlementaire soit dorénavant constamment relié aux territoires. Mais aussi que les sénateurs élus le 24 septembre "dépassent les affichages un peu partisans au Sénat", car "parmi les sénateurs sortants, il n'y avait pas cette proposition", souligne la maire de Saint-Denis.
Le souhait d'un porte-parole pour le territoire
Ericka Bareigts explique le raisonnement qui a été le leur pour, non seulement constituer l'union, mais aussi déterminer les candidats qui seront sur la liste.
"Nout méthode, les gens i koné : le respect, le travail d'équipe, il n'y a pas d'aventure individuelle. Il a fallu se réunir, se dire les points sur lesquels on est d'accord, et se poser la question, qu'est-ce qu'un sénateur en vérité ? Il nous faut un porte-parole qui nous défende. Aujourd'hui il n'y a pas d'ancrage, de connaissance du gouvernement des territoires, et encore moins de l'outre-mer".
Ericka Bareigts, maire de Saint-Denis et 1ère secrétaire fédérale du PS Réunion
Pour Patrice Selly, une "cohérence politique"
Pour Patrice Selly, le maire de Saint-Benoît et président du parti Banian, la décision de rejoindre cette plateforme progressiste "s'explique par la cohérence politique que nous souhaitons garder, et les enjeux territoriaux qui se présentent à nous dans le cadre de ces élections sénatoriales". D'autant que le Sénat, souligne-t-il, est une chambre importante en matière de décisions.
Pour Olivier Hoarau, "le respect de la parole"
Quant à Olivier Hoarau, le maire du Port et président du parti Ansanm, c'est "la méthode et le respect de la parole" qui l'ont convaincu, dit-il. Quelle méthode ? "Respecter l'identité politique de chacune et chacun, et la parole des uns et des autres".
"Si nou lé la uniquement par opportunisme, ou pour mettre des noms juste pour mettre des noms, ça marche pas. On a besoin de s'entendre, il faut qu'on arrive à se respecter chacune et chacun"
Olivier Hoarau, maire du Port et président du parti Ansanm
Partir à la rencontre des grands électeurs
Maintenant, il n'y a plus qu'à. La plateforme PS/PCR/EELVR/Banian/Ansanm a déjà plus ou moins défini les règles qui guideront leur campagne dans les semaines à venir. Pour rappel, ce sont les grands électeurs qui seront amenés à voter (par vote secret) le 24 septembre. Et parmi eux, une immense majorité de conseillers municipaux.
"Il faut aller les rencontrer, les écouter parce qu'ils ont des choses à dire, et surtout ils veulent le respect de leur travail d'élus de proximité. On fera le travail dans l'ordre : on rencontre les élus, on leur parle, on leur dit le projet, et enfin on sollicite leur voix."
Ericka Bareigts, maire de Saint-Denis, 1ère secrétaire fédérale du PS Réunion
Un fauteuil de sénatrice manqué en 2020
Les élections sénatoriales auront lieu le 24 septembre prochain. Pour rappel, Audrey Belim avait bien failli entrer au Sénat suite aux dernières sénatoriales, en 2020, le sénateur Michel Dennemont devait démissionner en sa faveur à mi-mandat, mais l'accord conclu lors de la création de leur liste d'union PS-centristes à l'époque, n'avait pas été respecté.