Le préfet de La Réunion, Jérôme Filippini, s’est entretenu avec la presse ce vendredi 7 octobre. Six semaines après son arrivée, il a fait un point sur les différentes problématiques de l’île.
"Les personnes en situation irrégulière doivent repartir"
"On applique les lois de la République, rien que la loi, mais toute la loi", c’est un "signal fort" que le préfet tient à faire passer suite à la reconduite de sept migrants au Sri Lanka.
Ils étaient arrivés par bateau à La Réunion le 17 septembre. Certains sont dans l’attente d’une réponse à leur demande d'asile. Ceux qui n'ont pas opté pour cette procédure ont repris l'avion hier. Ils ont été reconduits dans leur pays via un appareil affrété par Air Austral.
"Lorsque des migrants sont en danger et en détresse en mer, on les sauve et on les accueille, c’est ma responsabilité de préfet maritime, rappelle Jérôme Filippini. Mais lorsque, selon la loi, les personnes ne sont pas en situation régulière, elles doivent repartir".
Regardez son interview sur Réunion La 1ère :
Prêt à organiser d’autres départs de migrants
Le représentant de l’Etat ajoute que "chaque fois que des situations comme celle-là se représenteront à l’avenir, et que le juge me donnera raison et me permettra de le faire, j’organiserais effectivement des départs des migrants qui sont en situation irrégulière".
Renforts de forces de l’ordre à Saint-André
Lors de cet entretien avec la presse, Jérôme Filippini est aussi revenu sur les violences dans le quartier Fayard à Saint-André où des policiers ont été agressés. La présence des forces de l’ordre y sera renforcée.
"Les premières actions sont de s’assurer que police et gendarmerie sont présentes, avec des patrouilles, à pieds, en voiture dans ces quartiers de jour et de nuit, assure-t-il. La seconde réponse, sous l’autorité de la justice, est d’identifier et interpeller les auteurs de ces violences inacceptables. A Saint-André, quatre mineurs, auteurs présumés ont été interpellés".
Selon lui, il y a ensuite "un travail de fond à faire avec élus et association". "La réponse à ces phénomènes est aussi sociale et pas seulement sécuritaire", ajoute le préfet.
Quel avenir pour le Tresta Star ?
En poste depuis six semaines, Jérôme Filippini est aussi attendu sur l’avenir du Tresta Star, navire mauricien échoué depuis huit mois à Saint-Philippe.
"On a déjà fait beaucoup pour éviter qu’il soit une menace, une épave qui soit dangereuse, rappelle le préfet. (…) La carcasse qui reste est énorme, les études montrent que ce n’est pas simple de la démantelé ni par la mer, ni par la terre, ni par l’air. Il y a d’abord une responsabilité de l’armateur et de son assureur qui doivent nous dire ce qu’ils vont faire. Ce n’est pas à l’Etat et aux collectivités locales d’assumer". Il reconnait aussi le risque que cette "épave énorme finisse par partir à la mer si rien n’est fait".
Pour une option réunionnaise pour Run Market
Le préfet de La Réunion a aussi réagi à la situation des magasins Run Market menacés de disparaître. Face à l’offre de rachat mauricienne, il appelle "les capitaux réunionnais à se mobiliser".
Enfin, ce matin, Jérôme Filippini s’est aussi "réjouit de la reprise de la parution papier du Journal de l’Ile". "La liberté de la presse est un trésor dans notre démocratie, il faut la protéger", a-t-il déclaré.