Le secteur du tourisme s’inquiète des nouvelles mesures de lutte contre la propagation du Covid-19. L’annonce de la septaine mise en place pour l’ensemble des Outre-mer fait débat. Pour Patrick Serveaux, le président de l’UMIH, l’inquiétude viendrait surtout de Mayotte.
Après l’annonce de la circulation du variant Sud-africain du Covid dans la zone Océan Indien, et la menace du variant britannique qui sévit dans l’Hexagone, les autorités ont décidé de prendre de nouvelles mesures.
La septaine, un frein pour le tourisme ?
Vendredi dernier, le 15 janvier, le préfet de La Réunion annonçait la mise en place d’une septaine à l’arrivée à La Réunion, elle est aussi en vigueur dans l’Hexagone, et l’obligation de fournir un résultat négatif à un test de dépistage pour prendre l’avion au départ de La Réunion.
Des mesures qui ne sont pas sans conséquence pour l’économie de l’île, estime le président de l’Union des Métiers et Industries de l’Hôtellerie. La destination Réunion avait attiré de nombreux touristes ces dernières semaines.
Des mesures pour Mayotte
Patrick Serveaux estime qu’il faut protéger La Réunion, mais il souligne qu’un seul cas importé du variant Sud-africain du Covid, issu d’une évacuation sanitaire des Comores, est présent sur l’île. Un patient pris en charge au sein d’un corridor protégé, ajoute-t-il.
" Si on ne veut pas qu’il y en ait d’autres, il faut impérativement contrôler l’unique porte aujourd’hui qui existe, c’est l’arrivée de Mayotte. Il faut également que nous puissions faire fonctionner nos entreprises. "
Des établissements vont fermer
Les mesures prises vont entraîner plusieurs fermetures d’établissements, selon Patrick Serveaux, le président de l’UMIH. Dès la semaine prochaine, un établissement hôtelier de Saint-Gilles devra fermer ses portes toute la semaine. D’autres ont pris la décision de n’ouvrir que le week-end.
Dès l’annonce de la mesure de septaine notamment, des annulations et des reports ont été enregistrés dans les hôtels, mais aussi auprès d’autres opérateurs.
"Un coup de poignard pour l’activité économique de La Réunion"
Il y aura des conséquences sur l’activité économique de La Réunion, et d’une manière générale sur la vie de La Réunion, estime Patrick Serveaux.
" Vous avez des personnes qui viennent à La Réunion pour travailler, elles viennent pour quelques jours, comment imaginer qu’elles fassent une semaine de septaine en arrivant, et qu’en arrivant en métropole ces personnes refassent encore une semaine de septaine. C’est quelque chose qui est difficilement envisageable. "
Les professionnels du tourisme payent le prix de la santé
Il parle de mesures imposées par Paris. Selon Patrick Serveaux, les professionnels du tourisme payent le prix de la santé à La Réunion.
" Oui, il faut de la santé, mais il faut être pragmatique dans les décisions qui sont prises. Il n’y a aucune raison si on ferme la porte de Mayotte, que nous ayons d’autres cas du virus 500-1. Je ne comprends pas qu’on ait attendu seulement la semaine dernière pour imposer le test PCR au départ de Mayotte. "