Soigner les addictions aux jeux, à l’alcool ou encore à la drogue par l’écriture, c’est le pari du service addictologie du CHU Félix Guyon à Saint-Denis. Les mots en langue créole libèrent la parole des patients qui expriment plus facilement leurs émotions.
« C’est un travail intellectuel qui est intéressant à faire. Il y a deux langues à La Réunion : kreol et français. Si ou gagne pas cause kreol ou gagne pas vivre » affirme un patient.
Regardez le reportage de Réunion la 1ère :
Les infirmiers et les aides-soignants participent à l’atelier écriture
Le personnel médical du service addictologie accompagne les malades dans ce travail de lecture et d’écriture en langue créole.
« Nout langue, c’est un médicament. Nout langue, c’est un fortifiant. Nout langue, c’est une joie, c’est un plaisir. Nout langue, c’est nous. C’est la façon pour nous de voir la vie et le monde. C’est la façon d’en sorte a nous »
Axel Gauvin, président de l’Office de la langue créole
Pour les malades, dire en créole ce qu’ils ressentent, c’est comme une délivrance.
"Le créole, ça libère le patient et ça débloque beaucoup de mécanismes de défense. Ça permet aussi une alliance thérapeutique. Le patient a confiance. Il se libère dans un endroit où il se sent en sécurité" explique Belall Rojoa, psychologue au service addictologie au CHU Nord.
Les patients vont présenter leurs textes au concours du Pri Honoré – LanKréol 2024. Les participants ont jusqu’au 16 juin pour déposer leurs œuvres. La remise des prix se tiendra le 25 octobre prochain lors de la Sominn Kréol.