Seychelles : l'ex-première dame reste en prison

La réduction de la caution, fixée à 2 millions de dollars par le juge de la Cour suprême des Seychelles, a été rejetée. Sarah Zarqhani-René, veuve de France-Albert René, reste en détention dans l'affaire du détournement des 50 millions de dollars destinés à financer une campagne publicitaire.

Comme prévu, Sarah Zarqhani-René était à nouveau, ce vendredi 7 janvier 2022, devant le juge de la Cour suprême pour demander une diminution de sa caution (2 millions de dollars). L'ex-première dame des Seychelles est suspectée d'avoir participé à la disparition de 50 millions de dollars offerts par les Émirats Arabes Unis. Cette somme aurait dû financer une campagne publicitaire en faveur du développement du tourisme international.

Une partie, de ces millions de dollars, a été retrouvée sur des comptes en Angleterre. Pourtant, selon la défense de l'épouse de France-Albert René (ancien président de l'archipel décédé en 2019) les sommes visées ont été restituées... D'où la nouvelle demande de réduction des deux cautions de 1 million de dollars, fixées par le juge en décembre 2021. Une nouvelle démarche qui a été rejetée. 

Les 50 millions de dollars ont été restitués ?

 

Cette lecture du dossier par la défense n'a pas convaincu le juge qui a suivi l'accusation. Le ministère public a démonté cet argument pièce après pièce. Si les suspects ont investi une partie de l'argent dans l'économie seychelloise, c'est uniquement à leur profit. Selon le procureur, les sommes, dont disposait Mukesh Valabji pour acheter les hôtels des holdings COSPROH, provenaient du détournement des fonds. Cet argent a permis à l'homme d'affaires de faire main basse et donc de privatiser les structures hôtelières, nous explique Seychelles News Agency.  

Pour mémoire, à cette période, en 2002 les Émirats investissent massivement dans la compagnie aérienne de l'archipel, dont ils sont actionnaires. L'enveloppe doit favoriser l'afflux de vacanciers grâce à une campagne publicitaire mondiale. Finalement, celle-ci n'a pas lieu, les hôtels et la compagnie aérienne sont dans le rouge... 

De retour face au juge en fin de semaine

 

L'ex-première dame, l'acquéreur des hôtels, son épouse, sont toujours en détention provisoire. Ils seront de retour devant le juge de la Cour suprême des Seychelles en fin de semaine avec tous les autres prévenus (la directrice générale du ministère des Finances, l'ancien ministre des Finances, mais également des officiers de l'armée de l'archipel, impliqués dans l'achat d'armes avec les 50 millions $). 

Dans le droit anglo-saxon, les débats sont publics. Les avocats des mis en cause peuvent apporter la preuve de l'innocence de leur client, ou à défaut, de l'absence d'élément permettant d'accréditer l'implication de l'accusé. Dans une affaire impliquant, autant de personnalités seychelloises, le Procureur a pris le temps avant de passer à l'action. L'achat des hôtels, la saisie des armes, la découverte des comptes bancaires seront difficiles à faire disparaître du dossier.