Seychelles : le bois méduse, arbre endémique, menacé par un projet de barrage

Le "bwa mediz", de son nom latin Medusagyne oppositifolia, n'existe sur terre que sur l'île de Mahé. Un projet de construction de barrage menace la survie de cette plante endémique, classée sur la liste des espèces en danger critique d'extinction.

Les Seychelles, petit pays à la biodiversité débordante, doit préserver sa richesse environnementale et moderniser ses infrastructures pour répondre aux exigences croissantes de la mondialisation. Les hôtels de luxe doivent offrir à leurs clients, le confort exigible dans tous les hôtels 5 étoiles de la planète. Eau, piscines, climatisations, télévisions, wi-fi, route et aéroport international ont un coût écologique. 

Cependant, l'archipel s'interroge. Faut-il sacrifier l'arbre méduse pour répondre au modèle de l'économie touristique ?

Depuis plusieurs mois, il est question de la construction d'un barrage hydroélectrique dans le district Ouest de Mahé. Précisément dans la zone de Mont-Sebert. C'est là que dans les années 70, a été redécouvert le "bwa médiz". Cette plante endémique a été authentifiée en 1881, avant de disparaître des radars des biologistes de 1903 à 1970, nous apprend Seychelles News Agency. Les scientifiques pensaient que cet arbre devait être rangé dans la longue liste des plantes éteintes.

Les défenseurs de l'environnement alertent l'opinion

 

La survie de l'arbre méduse rejoint la liste sans fin des espèces à protéger de toute urgence. L'archipel, aux 115 îles, entre ses tortues terrestres, marines, ses poissons, ses coraux et ses plantes fait face à un défi immense pour un pays de 95 000 habitants. Certes, la destination fait rêver et seuls les touristes, disposant d'une surface financière conséquente, peuvent s'offrir un séjour.

C'est le dilemme que doit gérer l'exécutif ! Le medusagyne oppositifolia (nom scientifique) est classé sur la liste rouge des espèces en danger critique d'extinction de l'Union internationale pour la conservation de la nature. Il ne reste qu'une centaine d'arbres sur l'île de Mahé et donc sur terre.

Si le projet de barrage hydroélectrique voit le jour, outre le "bwa mediz", combien d'espèces disparaîtront ? "Les Seychelles disposent d'un financement énorme basé sur des programmes de biodiversité, si nous nous retournons maintenant et tuons l'une de nos espèces phares, cela ternira notre réputation", a expliqué Chong Seng, membre du Plant Action Conservation Group. Il demande une réelle étude d'impact avant la moindre décision...