Simon Lagarrigue s'en est allé

Le maloya perd l'un de ses patriarches. Simon Lagarrigue avait plus de 82 ans. Il symbolise aujourd'hui les combats qui ont forgé l'identité réunionnaise dans les années 1960-1970
Après Tiloun le 5 juillet dernier, La Réunion perd aujourd'hui une autre grande voix et un autre grand musicien. Simon Lagarrigue est décédé ce mardi. Il avait 82 ans. Tout le monde l'appelait "Tonton". La députée-maire de Saint-Paul est l'une des premières à rendre hommage à Simon Lagarrigue. 
 

La Réunion perd un zarlor. Simon avait en lui toute la richesse de nout réyonèzté. Il portait haut, konm an paviyon, les valeurs de solidarité, de tolérance et d’unité réunionnaise. Mon coeur est plein de tristesse. J’aimais et j’admirais Simon, mon grand camarade-militant, poète de l’oralité travailleur de la terre, grande voix du « petit peuple » des kanikis, avec son coeur à jamais du côté des exploités

Huguette Bello, députée-maire de Saint-Paul


Autre élu ému ce mardi soir, Olivier Hoarau, le maire du Port qui n'a pas oublié les combats de Simon Lagarrigue sous les couleurs du parti communiste Réunionnais. 
 La CGTR rend hommage également à l'un de ses plus fidèles soutiens sur les réseaux sociaux. Didier Robert, le président de la Région Réunion n'a pas oublié non plus les Kabars marrons de "Tonton"
 

Simon Lagarrigue laisse aujourd'hui un grand vide dans la musique traditionnelle locale, celle qui vient à la fois des racines et du coeur de La Réunion. (...)Il savait mettre en parole, en musique et en rythme la vie quotidienne des Réunionnais.

Didier Robert, président de la Région Réunion



Simon Lagarrigue était un artiste discret. Il était le beau-frère d'un certain Firmin Viry, et l’une des figures essentielles de la génération qui a suivi celle du grand Granmoun Lélé. 

Il a mené plusieurs combats avec sa troupe "Résistance". L'un de ses plus beaux titres reste "Ti vyien mon péi". Ecoutez les belles paroles de Simon Lagarrigue: 
 Il y a un an au Sakifo, il se présentait pour la 1ère fois sur la scène du Sakifo avec sa fille et ses musiciens.

(Re)voir le reportage de Loïs Mussard :
 
Disparition de Simon Lagarrigue, le maloya perd l’une de ses voix. Il y a un an, il se présentait pour la 1ère fois sur la scène du Sakifo avec sa fille et ses musiciens.

Réunion la 1ère diffusera demain mercredi à 20h35 dans le cadre d'Archipels un documentaire sur Simon Lagarrigue, "le chanteur de l'ombre", un film de Yann Lucas.
 
Ce film décrit un homme ancré dans son île, qui peut être proche de la plupart des hommes dans ce qu’il vit et ce qu’il a vécu. Sa simplicité, son honnêteté et sa liberté donnent une dimension authentique et universelle à sa parole. Mais écouter cet homme de l’ombre, c’est aussi avoir accès au côté méconnu de l’histoire de La Réunion.

Ce documentaire, c'est aussi la chance de vivre de l’intérieur les combats politiques et syndicalistes qui ont été menés dans les années 1960-1970 sous la politique répressive du député Michel Debré. C’est également l’occasion de comprendre comment des hommes maintenant oubliés ont réussi à conserver une identité culturelle forte à La Réunion. Ainsi, ce que Simon Lagarrigue nous raconte, c’est le parcours d’un homme parti de rien qui s’est battu pour vivre digne et libre.