Les 62 Sri lankais, entrés illégalement vendredi soir sur le territoire, seront fixés demain. Leur sort, rester à La Réunion ou être reconduit au Sri Lanka, est suspendu à la décision de l'Office français de protection des réfugiés et apatrides. Retour sur leur périple.
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Acte 1 : l'arrivée à La Réunion
Vendredi 14 décembre, début d'après-midi : un bateau de pêche à la dérive, et battant pavillon du Sri Lanka, est repéré au large de Saint-Philippe. Accostée par un navire de la Société nationale de sauvetage en mer, l'embarcation est escortée en début de soirée par la gendarmerie vers le Port Est. Vers 21h15, les 62 personnes présentes à bord sont soumises à une évaluation sanitaire et administrative. Puis, tard dans la nuit, des bus sont affrétés pour les escorter vers des lieux d'hébergement. Quarante-huit hommes seront placés dans un hôtel du chef lieu. Sept femmes et sept enfants iront en zone d'attente à l'aéroport Roland Garros.
Acte 2 : les premiers témoignages
Dimanche matin, une équipe de Réunion La 1ère a pu rencontrer trois des réfugiés logés à l'Hôtel Select. Des hommes âgés de 25 à 35 ans. L'un d'eux, le seul à parler anglais semble-t-il, revient sur les conditions de voyage qu’ils ont subi, ainsi que les raisons qui les ont poussées à quitter leur pays. Chrétiens, bouddhistes ou hindouistes, ils viendraient d’un même village situé à proximité de Colombo. Ils expliquent ainsi avoir fui l’instabilité politique de leur pays.
Témoignage recueilli : par Mélodie Nourry et Géraldine Blandin
Acte 3 : les avocats dénoncent une entrave au fonctionnement de la justice
En réponse aux avocats qui s’étonnent que les migrants n’aient pas demandé à les rencontrer dès samedi, Frédéric Joram, le secrétaire général de la préfecture, avance une hypothèse sur les ondes de Réunion La 1ère radio lundi matin: "peut-être avaient-ils besoin de quelques heures de repos à leur arrivée, après ce long voyage. C’est dans la journée d’hier (dimanche) qu’ils ont exprimé le souhait d’avoir accès à un avocat".
Finalement les entretiens se poursuivent toute la journée de lundi, entre l'hôtel Select et Gillot. Près de cinquante demandes d'asile politique sont remplies. Un traducteur cinghalais, langue officielle du Sri Lanka, a été appelé en renfort pour faciliter la communication entre les réfugiés et leurs représentants.
Le reportage de Marie-Ange Frassati:
Acte 4 : l'attente de la décision de l'Ofpra
Ce mercredi 19 décembre, les soixante-deux migrants sri lankais passeront devant le juge des libertés et de la détention au tribunal de Champ-Fleuri. Ce dernier décidera de prolonger leur séjour en zone d'attente ou dans des structures d'hébergement. Leurs avocats, aidés de la Ligue des Droits de l'Homme et de la Cimade, recherchent actuellement des logements, à l'image de l'Ashram du Port qui a recueilli les migrants interceptés en mars dernier.
Le reportage de Nathalie Rougeau:
Certains des nouveaux réfugiés pourraient être reconduits au Sri Lanka si l'Ofpra, l'Office français de protection des réfugiés et apatrides, décide demain de ne pas valider leurs demandes d'asile.