Sri Lanka : comment le pays lutte contre l’immigration clandestine ? [5/5]

Suite et fin de notre série de reportages sur le Sri-Lanka. Aujourd’hui, nous nous intéressons à la lutte, sur place, contre l’émigration.
Là-bas, quitter le pays clandestinement est un délit. Mais seuls les "passeurs", sont condamnés à une peine de prison.
La Réunion n’est concernée par l’émigration de ressortissants sri-lankais que depuis l’an dernier
Mais la situation n’est pas nouvelle, loin de là, dans cette ancienne colonie britannique. 
« C’est presque une tradition » plaisantent, certains Sri-Lankais.
Cette émigration illégale a considérablement baissé depuis la fin de la guerre il y a dix ans. Elle demeure toutefois une réalité. 
Et les autorités locales luttent activement pour limiter le phénomène.
 

La Sri Lankan Navy en 1ère ligne

Chargée d’assurer la souveraineté du pays, la marine sri-lankaise dispose d’une flotte impressionnante pour lutter contre la pêche illégale, le trafic de drogue, et l’immigration clandestine.
C’est pourquoi elle est à l’origine de la plupart des interpellations de migrants qui tentent de quitter le pays par bateau. 
Dernière illustration en date, la semaine dernière (7 mars 2019) avec l’arrestation d’une trentaine de migrants qui faisaient route vers La Réunion…
 

Pas facile de quitter le pays par bateau

Spécialisé dans la défense des migrants, l’avocat Lakshan Dias estime que ce n’est pas simple de quitter le pays par bateau : « On a un très bon système de renseignements… Ce n’est pas facile pour quelqu’un de partir en bateau, sans que les services de renseignements, de la marine, de la police ou de l’armée ne soient au courant »
Un avis partagé par Ahman, commerçant sur le port de Chilaw… Cette ville située dans l’Ouest, d’où sont partis certains bateaux en direction de La Réunion. « Nous avons un très bon système de sécurité » explique le commerçant.
 

Corruption ou impossibilité de tout contrôler ?

Malgré tout, certains arrivent à passer à travers les mailles du filet. Ont-ils corrompu les forces de sécurité ?
" Je ne dispose d’aucune preuve pour dire que c’est vrai ou pas " indique Lakshan Dias…
Pour Ahman, il y a peut-être de la corruption. " Les passeurs sont prêts à corrompre n’importe qui pour gagner de l’argent ". Et de l’argent ils en ont beaucoup commente le commerçant, en estimant toutefois que la marine, " fait son travail. Mais ce n’est pas évident de différencier un bateau de pêche qui part pêcher et un bateau de pêche qui quitte le pays. On est une petite île, mais vous voyez, des bateaux, il y en a partout ! ". 
Contactée durant notre mission sur place, la marine sri-lankaise n’a pas souhaité donner suite à nos demandes d’interview.


Reportage sur place d'Antoine Garnier et Géraldine Blandin.
©Reunion la 1ère