Les prisons françaises manquent de personnel et celles de La Réunion n’y font pas exception. Malgré les campagnes de recrutement, les syndicats du pénitentiaire alertent toujours sur le nombre insuffisant de gardiens et celui trop élevé de détenus. Selon eux, il manquerait une quarantaine de fonctionnaires, rien qu’à La Réunion.
La surpopulation carcérale engendre davantage de violence
Le taux de surpopulation carcérale bat en effet des records, particulièrement à La Réunion et Mayotte. Les établissements pénitentiaires sont surpeuplés. La maison d’arrêt de Domenjod, à Saint-Denis, accueille 846 détenus pour 560 places. Les conditions d’accueil initialement prévues ne sont donc pas respectées, ce qui engendre de la violence ou facilite les trafics.
Cette promiscuité entraîne des difficultés relationnelles au sein des cellules. Ils sont 4 dans 10 m². Les premiers qui font face à cette violence, ce sont les personnels pénitentiaires qui vont devoir à la fois calmer ce qui se passe et des fois aussi intervenir pour maîtriser et s’exposer à des violences de la part des détenus.
Vincent Pardoux, secrétaire régional de Force Ouvrière pénitentiaire
Les projections venant de l’extérieur sont aussi plus nombreuses, permettant l’entrée de différents produits, tels que l’alcool ou la drogue, amenant également de la violence, complète le syndicaliste.
Des établissements pas adaptés pour l’accueil des jeunes femmes mineures
Le quartier des femmes, toujours à Domenjod, est une illustration des manques du système pénitentiaire. Le secteur, qui accueille 51 détenues pour 21 places, souffre d’un problème de fonctionnement, particulièrement avec l’arrivée de mineures.
Ce qui est une première, c’est l’arrivée de mineures filles, alors que cette structure n’est pas adaptée pour recevoir des mineures filles parce que on est dans un quartier adulte.
Vincent Pardoux, secrétaire régional de Force Ouvrière pénitentiaire
Résultat, le personnel pénitentiaire doit réorganiser le fonctionnement de l’établissement, au quotidien, pour permettre à ces jeunes détenues mineures de pouvoir circuler dans l’établissement, explique le syndicaliste.
La construction d’un nouvel établissement demandée
La maison d’arrêt de Domenjod, à Saint-Denis, affiche un taux de surpopulation carcérale de 150%. A Saint-Pierre, la situation est identique. Pour FO pénitentiaire, il est urgent d’envisager la construction d’un nouvel établissement dans le Sud de l’île, d’autant que les transferts de détenus de Mayotte pourraient augmenter.
A Mayotte, un seul établissement accueille 636 détenus pour 278 places. Le taux de surpopulation carcérale y est donc de 260 %, un record national.