Aussitôt arrivé à La Réunion ce mercredi 17 janvier 2024, le ministre de l'Intérieur et des Outre-mer Gérald Darmanin a pris la direction du Sud, plus précisément du Tampon, où de nombreuses cultures fruitières et maraîchères ont été détruites lors du passage du cyclone Belal.
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Entouré du maire du Tampon André Thien Ah Koon, de la députée de la circonscription Nathalie Bassire, mais aussi du président de la Chambre d'Agriculture de La Réunion Frédéric Vienne ainsi que des représentants de coopératives agricoles, le ministre a constaté les dégâts sur l'exploitation de Lucien Payet, qui a perdu 80% de sa production, notamment des salades et des brèdes.
Toutes les régions touchées
Ils sont nombreux dans cette situation. Sur toute l'île, des agriculteurs ont vu leur production détruite par les vents violents, qui ont atteint les 200km/h dans les hauteurs de l'île, mais aussi les pluies diluviennes apportées par le cyclone Belal. Selon Frédéric Vienne, le président de la Chambre d'Agriculture, toutes les régions maraîchères de La Réunion ont été touchées par des pertes, comme il le craignait avant même la levée de l'alerte rouge mardi.
"Sur Dos d'Âne ou Salazie, ils ont eu 900mm de pluie en 24h. Mais le Tampon aussi a été touché : ici, on est sur une exploitation spécialisée dans les brèdes et les salades, tout est ravagé. Cet agriculteur n'aura pas de revenus dans les cinq prochaines semaines. Il faut que ces petits exploitants soient accompagnés rapidement"
Frédéric Vienne, président de la Chambre d'Agriculture de La Réunion
Agir rapidement
Tous les acteurs de l'agriculture présents ce matin ont donc insisté auprès du ministre sur l'importance de pouvoir être accompagnés le plus rapidement possible. Gérald Darmanin a répondu à leurs interrogations : une réunion se tiendra vendredi à Paris, pour la publication du décret de catastrophe naturelle à La Réunion.
Une réunion pour décréter l'état de catastrophe naturelle vendredi
"Des moyens du ministère de l'Intérieur et des Outre-mer seront débloqués très rapidement puisque nous avons convoqué vendredi dans l'Hexagone la réunion des ministères pour l'état de catastrophe naturelle, qui va dans une procédure très simplifiée à la demande du préfet de La Réunion, permettre de déclencher des dédommagements très importants et des régimes assurantiels", a déclaré Gérald Darmanin.
Le ministre de l'Intérieur et des Outre-mer Gérald Darmanin, interrogé sur Réunion La 1ère ce midi :
Ce qu'il entend par "simplifié", c'est le passage d'un décret de l'état de catastrophe naturelle à l'échelle de toute La Réunion, et non pas commune par commune. Il est aussi question du déblocage du fonds de secours outre-mer pour venir en aide aux agriculteurs.
Une prochaine visite "en février"
Le ministre de l'Intérieur et des Outre-mer a salué "des agriculteurs très courageux qui vivent déjà très difficilement du fruit de leur travail et qui méritent d'être particulièrement accompagnés". Il a assuré qu'il serait de retour sur l'île, "peut-être au début du mois de février" pour faire le point sur l'avancement des dossiers et s'assurer qu'il n'y ait "pas d'importations de produits qui ne soient pas de qualité".
Le président de la Chambre d'Agriculture rassuré
Frédéric Vienne salue bien évidemment cette annonce, plutôt rassurante pour l'agriculture péi. "Le décret de catastrophe naturelle sortira en fin de semaine, ce qui permettra d'enclencher toute la batterie d'accompagnement notamment des agriculteurs et pas seulement", se satisfait-il.
"Il était très important qu'il puisse voir les dégâts causés par ce cyclone et nous assurer de la rapidité de traitement des dossiers qui n'est parfois pas au rendez-vous quand les dispositifs de l'Etat se mettent en place".
Frédéric Vienne, président de la Chambre d'Agriculture de La Réunion
La réaction de Frédéric Vienne, président de la Chambre d'Agriculture, sur Réunion La 1ère :
Plus de 40 millions d'euros de pertes
Dès la levée de l'alerte rouge mardi, les équipes de la Chambre d'Agriculture ont été sur le terrain pour estimer rapidement les dégâts. "On sera au-delà des 40 millions d'euros de dégâts constatés après le passage de Bejisa", annonce Frédéric Vienne.
Des prix à la hausse dans les prochains jours
Tomates, salades, brèdes, pommes de terre ou encore carottes... Après les dégâts occasionnés par Belal, on peut craindre la baisse drastique de toutes ces productions, confirme Jean-Max Payet, le directeur du marché de gros de Saint-Pierre. "Il y aura des tensions au niveau des achats puisque l'offre sera moindre" fait-il comprendre. Par conséquent, les prix augmenteront à coup sûr.
Une plantation bananes saccagée par les vents à Sainte-Rose
Dans cette plantation de bananes et de vanille de Sainte-Rose, Jean-Luc Boyer est découragé devant la perte de la majorité de ses 3000 bananiers. Il ne lui reste plus qu'à tout recommencer.
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Regardez aussi cet éleveur dont les animaux sont sans eau depuis lundi. Reportage de Réunion La 1ère :