"Il faut un an pour en avoir un beau comme ça", s’exclame Eric Grondin en brandissant l’artichaut dans sa main. Dans les hauts du Petite Tampon, cet agriculteur et sa femme se sont lancés dans la culture de l’artichaut il y a trois ans.
Près de 200 tonnes d’artichaut par an
Leur secret ? "Avoir de l’amour pour la plante, pour donner un joli artichaut il faut kozer avec", s’amuse Eric Grondin. "Allez pousse bien ma petite cocotte !", lance-t-il dans un éclat de rire.
Regardez le reportage de Réunion La 1ère :
Chaque année, les agriculteurs de La Réunion produisent environ 200 tonnes d’artichaut. Lorsque les pieds gorgés d’eau arrivent à maturité, ils se transforment en véritables bouquets. Chaque plant va donner un nombre précis d’artichauts.
Une récolte un peu en retard
"Cette année, on a une bonne petite récolte, c’est mieux que les années passées, remarque Eric Grondin. Mais je trouve qu’ils sont sortis en retard, il n’y a pas eu assez d’eau".
L’artichaut a besoin de beaucoup d’eau pour pousser. "On en a eu en janvier avec le cyclone Belal et après plus rien, rappelle l’agriculteur. On va faire avec". "Il faut aussi mettre beaucoup de fumier, ainsi que du plastique au pied car c’est fragile à cause des pucerons", explique Eric Grondin.
Une culture qui demande du temps
L’artichaut demande un entretien régulier. Dans son champ, l’agriculteur et sa femme doivent "tailler les herbes, et tirer celles qui sont près des pieds". Un beau pied mettra environ un an avant de donner de l’artichaut. "Un fois les artichauts récoltés, il faudra couper le gros tronc et des bourgeons ressortiront ensuite", explique Eric Grondin.
Cultiver des artichauts prend du temps. L’agriculteur ne regarde pas ses heures. Gran matin, il est déjà dans ses champs. "On n’a pas d’heure et il faut travailler dur, reconnaît-il. On a une petite exploitation donc on y passe tout notre temps".
Entre 4 et 5 euros le gros artichaut
Eric et Lydie vendent leurs artichauts sur le marché de gros de Saint-Pierre tous les mercredis. "On écoule tous nos légumes là-bas, l’artichaut rouge se vend entre 4 et 5 euros le gros et entre 2 et 3 euros le petit", annonce Eric.
Tout est bon dans l’artichaut
A La Réunion, l’artichaut est toujours apprécié des jeunes et des moins jeunes. Tout se mange dans l’artichaut. "On le fait en vinaigrette ou en cari, explique Lydie Grondin. On peut aussi mettre les feuilles dans une bouteille d’eau ça rafraîchit". Les cœurs et les feuilles ne sont pas les seules parties comestibles : les tiges peuvent aussi être utilisées pour leurs vertus médicinales.
Eric Grondin coupe une tige, en garde une partie, et explique : "on lave, on la fend en deux et on la met à tremper dans un litre d’eau, c’est bon pour l’estomac et le transit".
L’artichaut a beau faire figure de légume lontan, il est toujours au goût du jour. La saison qui démarre tout juste s’étendra jusqu’en décembre pour les récoltes les plus tardives.