Au Tampon, deux affaires de viols étaient classées sans suite en 2008 et 2014. Deux femmes avaient été sauvagement agressées, mais le suspect jamais interpellé, jusqu'à cette semaine. Il est désormais derrière les barreaux. L’une des victimes témoigne.
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"Un gendarme m’a téléphoné en me disant que c’était au sujet de mon viol, je tremblais". Onze ans après avoir été violée, Marie-Claude (nom d'emprunt) vient d'apprendre que son agresseur présumé a été interpellé cette semaine.
Regardez le reportage de Réunion La 1ère :
Marie-Chantal rentre chez elle traumatisée. Elle réalise à peine ce qui vient de lui arriver. "Je ne suis pas allée à la gendarmerie tout de suite, se souvient-elle. Le lendemain, ma mère m’a dit qu’il ne fallait pas pardonner des choses comme ça. Elle m’a emmené à la gendarmerie du Tampon. C’est là qu’à débuté l’affaire". Une affaire classée sans suite.
Confondu par son ADN dans une autre affaire
En 2008 et 2014, deux affaires de viols avaient été classées sans suite au Tampon. Onze ans après les faits, l’homme a été confondu par son ADN pour une affaire de violence sur ses voisins. Il a alors reconnu les faits.Regardez le reportage de Réunion La 1ère :
Une vie à l’arrêt depuis onze ans
Âgée aujourd’hui de 60 ans, Marie-Chantal ressent colère, euphorie et parfois soulagement. "Qu’il reste en prison, je suis bien contente", souffle-t-elle. Depuis 2008, cette femme vit reclus dans son appartement. "Je ne sors pas, je fume tout le temps des cigarettes devant la télévision, raconte-t-elle. Je suis sous antidépresseurs, anxiolytiques, régulateur d’humeur. Je m’intoxique. Des insomnies, des cauchemars, je bois, je me détruit". Pour Marie-Chantal, la vie s’est arrêtée il y a onze ans.Une agression sauvage
Cette nuit-là, son agresseur la force à monter dans son véhicule "Il m’a frappé, traîné sur le goudron, et me donnait des coups sur la tête, raconte-t-elle. Ça a été l’horreur pendant une demi-heure, il m’a violé, sodomisé et m’a fait faire des fellations".Marie-Chantal rentre chez elle traumatisée. Elle réalise à peine ce qui vient de lui arriver. "Je ne suis pas allée à la gendarmerie tout de suite, se souvient-elle. Le lendemain, ma mère m’a dit qu’il ne fallait pas pardonner des choses comme ça. Elle m’a emmené à la gendarmerie du Tampon. C’est là qu’à débuté l’affaire". Une affaire classée sans suite.