"Nous sommes deux éleveurs attenants sur les mêmes parcelles, explique Paul Payet, éleveur à la Plaine des Cafres, en montrant du doigt les délimitations de son exploitation. J’avais 120 bêtes, puis 56 et il m’en reste 30 aujourd’hui. L’autre éleveuse n’a plus que 26 bêtes contre 40 il y a trois semaines".
Leurs élevages de cerfs ont été décimés par des attaques de chiens errants. "Certaines bêtes sont mortes le jour même de l’attaque, d’autres décèdent de leurs blessures dans les jours qui suivent", se désole Paul Payet.
Regardez le reportage de Réunion La 1ère :
Des attaques depuis cinq ans
Ces attaques durent depuis 2017, mais elles sont de plus en plus organisées et meurtrières. Au total, plus d’une centaine de cerfs ont été tués dans ces attaques sur cette exploitation de la Plaine des Cafres en cinq ans.
Pourtant, Paul Payet n’a cessé de tirer la sonnette d’alarme. L’éleveur a investi des milliers d’euros dans son exploitation. "Ça fait cinq ans qu’on alerte les pouvoirs publics en disant que la situation est critique, aujourd’hui on a atteint nos limites, je m’avoue vaincu", désespère Paul Payet.
"Le laxisme des pouvoirs publics"
"La faillite de nos élevages n’est pas liée à une mauvaise gestion. On culpabilise, on infantilise, on stigmatise souvent les éleveurs, mais cette fois la faillite de notre activité est liée au laxisme des pouvoirs publics alors que les élus ont le pouvoir d’agir, assure l’éleveur. Le maire est responsable de la sécurité de l’errance animale et de la divagation".
A quelques mètres de cet élevage de cerfs, une tortue géante âgée de 25 ans est en train de pourrir. Elle aussi a été victime des chiens errants. Hier soir encore, mardi, une centaine de volailles ont également été attaquées sur une exploitation de Saint-Pierre.