TEMOIGNAGE. Chikungunya à La Réunion : "j’avais mal partout dans le corps, j’ai tout de suite pensé au retour du chik"

Le moustique tigre véhicule le virus de la dengue et du chikungunya.
Des maux de tête, une forte fièvre et des douleurs articulaires intenses : ce sont les symptômes ressentis par Alain* la semaine dernière. Âgé de 57 ans, il a été testé positif au chikungunya, vendredi 13 septembre.

"J’avais des maux de tête, une forte fièvre et des douleurs articulaires très fortes, raconte Alain*. J’avais mal partout dans le corps, j’ai tout de suite pensé au retour du chik".

De fortes douleurs articulaires

A 57 ans, ce Réunionnais a été testé positif au chikungunya vendredi dernier. "Mon médecin m’a prescrit une prise de sang pour tester la dengue et le chik et les résultats étaient positif au chik", raconte Alain. Ce nouveau cas va s’ajouter aux six cas identifiés la semaine dernière par l’Agence Régionale de Santé.

"Je suis resté au lit pendant deux jours, immobilisé. J’avais de fortes douleurs dans le cou, le dos, et beaucoup de difficultés à marcher, j’étais comme un petit vieux", raconte ce Réunionnais qui vit à Saint-Gilles.

Les mêmes symptômes que dans les années 2000

Ses premiers symptômes sont apparus mercredi dernier. Alain pense d’abord à des douleurs d’arthrite, mais elles s’intensifient rapidement. "J’ai vite écarté la grippe car je n’avais pas de toux, ni de rhume, explique-t-il. Puis j’ai tout de suite pensé au retour du chik. Je l’ai eu dans les années 2000 et les symptomes étaient exactement les mêmes".

"Deux jours au lit sans bouger"

Soigné au paracétamol depuis plusieurs jours, Alain porte un tee-shirt à manches longues et un pantalon. "Il fait froid donc ça tombe bien", sourit-il. Son médecin lui a aussi conseillé de limiter les aliments sucrés et les boissons gazeuses qui accentueraient les symptômes. Alain estime qu’il s’en sort bien. "J’ai été deux jours au lit, je n’arrivais plus à bouger, mais il y a des personnes qui gardent des séquelles toute leur vie", rappelle-t-il.

Piqué à Saint-Denis ?

Alain vit à Saint-Gilles, mais pense avoir été piqué par un moustique à Saint-Denis. "Je vais régulièrement sur un chantier à la Bretagne et récemment je m’y suis fait piquer par des moustiques", raconte-t-il.

Testé positif vendredi dernier, il attend toujours un appel de l’Agence Régionale de Santé. La cellule de lutte anti-vectorielle devrait prendre contact avec lui et engager une opération de démoustication.

Six cas identifiés à Saint-Gilles et Saint-Louis

Vendredi dernier, l’ARS annonçait six cas de chikungunya dans l’île, détectés sur les communes de Saint-Gilles et Saint-Louis. Elle prévenait : "le risque épidémique n’est pas plus à écarter".

Le 23 août dernier, pour la première fois depuis dix ans, un premier cas de chikungunya était identifié par l'ARS. Depuis cinq cas ont été localisés à Saint-Gilles et un cas à Saint-Louis. Alain pourrait être le premier cas identifié à Saint-Denis.

La crainte d’un retour de l’épidémie

Un retour de l’épidémie de chikungunya à La Réunion est désormais à craindre. Entre 2005 et 2007, le virus sévit dans l’île, touchant 40% des habitants et causant plus de 200 décès. L’OMS avait alors qualifié le chikungunya de virus potentiellement dangereux pour la santé.

(* prénom d’emprunt)