Au lendemain de la manifestation devant le CHU de Bellepierre, les syndicats du personnel hospitalier ont bloqué ce jeudi matin le siège du CHU à Saint-Paul. Ils protestent contre la fin de l'indexation de leurs primes. Un échange tendu a eu lieu avec le directeur Lionel Calenge.
LP / Hubert Debeux•
Ils l’attendaient de pied ferme. Les syndicats du personnel hospitalier ont accueilli Lionel Calenge devant le siège du CHU de La Réunion, à Saint-Paul, ce jeudi 4 octobre. Un échange tendu s’en est suivi entre le directeur Lionel Calenge et les trois syndicats, CFTC, Sud Solidaires et FO, qui bloquaient l'entrée du siège.
"Je n’ai pas le pouvoir de reporter un décret", a répondu le directeur face à des syndicalistes qui déplorent une décision brutale. CFTC, Sud Solidaires et FO dénoncent aussi la gestion de l’hôpital de Saint-Paul et estiment que la direction devrait elle aussi faire des économies.
La direction du CHU a finalement reçu les représentants syndicaux. Ils ont demandé la signature d'un protocole d’accord dans lequel, la direction s’engage à ne pas supprimer l’indexation des primes jusqu’en décembre. Les discussions se poursuivent.
La fin de l'indexation de leurs primes a été actée par un décret du gouvernement publié au Journal Officiel le 28 septembre dernier et entré en vigueur au 1er octobre. Désormais, l'indexation des primes ne se fait plus, mais une compensation dégressive est accordée. Depuis plusieurs mois déjà, la Direction régionale des Finances publiques de La Réunion souhaitait supprimer ce régime indemnitaire, considéré comme "illégal". Pour les personnels hospitaliers, cette suppression de l'indexation sur les primes entraîne une baisse de leur pouvoir d'achat.
Les syndicalistes ont l’intention de porter le dossier devant le Conseil d'Etat. A La Réunion, 8 000 personnels seraient concernés par ces primes qui représentent chaque mois entre 40 et 300 euros, selon les personnes. Ce système existe depuis plus de 43 ans.
"Une mauvaise décision"
Dans un communiqué, Ericka Bareigts, députée de la première circonscription a dénoncé les méthodes "brutales" d'application du décret.
La parole des agents n'est pas prise en considération. Alors que la fonction publique hospitalière de La Réunion est déjà la plus faible de France, c'est une nouvelle attaque contre notre système de santé.
Ericka Bareigts demande au gouvernement de "revenir sur cette mauvaise décision qui apparaît comme une volonté d'affaiblir le service public dans les Outre-mer."