Comment justifier dans un pays, les libérations, le 21 mars, de quatre hauts dignitaires condamnés pour corruption à 7 années de prison, en octobre 2022 ?
Dans le même temps, des opposants politiques éventuellement suspectés de mener une action contre l’exécutif incarcérés depuis des années, après des procès expéditifs, demeurent écroués, comme le souligne Comores Infos.
Cette décision a été confirmée, mercredi 22 mars 2023, par un arrêté du ministre de Justice, Djae Ahmada Chanfi.
L’élargissement des quatre condamnés et des 37 autres détenus serait indispensable afin de désengorger les prisons. Les centres de détention seraient confrontés à une surpopulation carcérale rendant la sécurité problématique.
Les prisonniers politiques n’ont pas été libérés
Cette "grâce" présidentielle intervient tous les ans au début du ramadan. Si, généralement, cet acte symbolique de la part de l’exécutif est salué, cette fois, il a surpris, voire provoqué des quintes de toux.
Les quatre hommes impliqués dans le trafic de 49 kg d’or à destination des Émirats Arabes Unis, condamnés à 7 ans de prison ferme pour corruption, ont tous été libérés, précise Habariza-Comores. Afin de pondérer la stupéfaction suscitée par cette libération, le Procureur de la République écrit : "La mise en liberté conditionnelle peut être révoquée pour inconduite notoire ou nouvelle condamnation".
La Gazette des Comores a retenu la réaction de Djamaldine Chamsidine, l’un des opposants au régime : "Ce pays est formidable. On pille l’Etat pour être libéré quelques mois après et il y a des personnes qui sortent avec les félicitations."