Trafic de drogues : trois jours de procès pour Wilson Titus et ses complices présumés

Le procès de Wilson Titus et de ses complices présumés se déroule sous haute surveillance policière
C’est un procès hors norme qui débute aujourd’hui. Ils sont quinze à la barre du tribunal correctionnel de Saint-Denis à devoir s’expliquer sur leur rôle présumé dans un vaste trafic de drogues dont Wilson Titus, installé au Chaudron, est présenté comme le cerveau.
Les magistrats du tribunal correctionnel de Saint-Denis se penchent à partir de ce matin sur une affaire de trafic de drogues d’une ampleur rarement vue. Cocaïne, MDMA, ecstasy ou encore cannabis étaient livrés aux quatre coins de l’île.

Pour ce procès prévu pour durer trois jours et dans lequel figurent quinze prévenus, il aura fallu plus de deux ans d’investigations. Mais pour le bâtonnier George-André Hoarau, l’un des avocats de la défense, il manque encore beaucoup de protagonistes à la barre.

Retrouvez l’interview de Me George-André Hoarau au journal télévisé de Réunion La 1ère
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Au mois d’avril 2018, sur la base de renseignements et après un long travail d’écoutes et de surveillances, les policiers de la brigade des stupéfiants organisaient un vaste coup de filet entre Saint-Denis, Saint-André et Saint-Gilles.
 

Un caïd du Chaudron


Leur attention se porte alors particulièrement sur Wilson Titus, un caïd du Chaudron qui est rapidement identifié comme le cerveau présumé de ce réseau. Au domicile de ce Dionysien de 44 ans censé vivre des Assédic, les policiers découvrent cinq véhicules dont une BMW série 5 et une Audi Q7, plus de 5 000 euros en liquide ou encore un pistolet.

Wilson Titus se serait appuyé sur plusieurs gros revendeurs parmi lesquels, Yohan Isana, 31 ans. Titus pouvait aussi compter sur Ludovic Robert, un relai dans l’Ouest pour écouler la drogue.
 

Téléphones de guerre et codes


L’homme de 32 ans surnommé "L’ours" est présenté comme un lieutenant de Titus, bien que celui-ci, commercial automobile de profession, se soit toujours défendu d’avoir joué un rôle aussi important. La marchandise était revendue depuis son domicile à Saint-Gilles, ou encore en boites de nuit.

Les trafiquants redoublaient de précautions : "téléphones de guerre" pour limiter le risque d’écoutes téléphoniques ou encore conversations codées. La cocaïne, l’ecstasy et les autres produits étaient ainsi appelés "Nutella", "Haribo", "bonbons" ou encore "pastilles".
 

Colis, "mules" et "nourrices"


La drogue arrivait dans l’île depuis la métropole via des mules ou encore des colis postaux. Wilson Titus avait même un sous-traitant de Chronopost comme complice, pour réceptionner les colis : Julien Tortillard, surnommé "Tortue". La drogue était ensuite stockée chez des "nourrices".

Parmi les prévenus, on retrouve également les fournisseurs. Plusieurs d’entre eux, des Réunionnais installés en métropole, avaient été recrutés par Yohan Isana et ces derniers se faisaient payer par mandats cash.

(Re)voir le reportage de Jean-Régis Ramsamy et Géraldine Blandin
 
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