Triple infanticide : trois semaines après le drame, la maman témoigne

Julie, la maman des trois enfants tués par leur père le 24 mars dernier à La Rivière-des-Galets, a décidé de prendre la parole. Elle a souhaité témoigner sur nos antennes pour appeler les victimes de violences à ne plus se taire. Demain, elle participera à la marche blanche au Port.
 
Cela va faire trois semaines que Julie a perdu ses garçons de 2, 3 et 5 ans. Seule l'aînée, une fillette de 10 ans, a échappé à la mort. Elle vit désormais avec sa mère Julie dans l'Est de l'île.

La mère de famille était séparée de son compagnon depuis le mois de janvier. Elle était avec lui depuis l'adolescence. A 27 ans, elle n'a connu que lui et acceptait tout, même les coups.
 

" Pour moi, c'était normal d'appartenir à quelqu'un. Je n'ai connu que ça. "


En début d'année, il la menace avec un couteau devant leurs quatre enfants. C'est là que la jeune femme décide d'agir. Avec l'aide d'une association, elle quitte le foyer conjugal et s'installe dans un centre d’hébergement.

Pour les marmailles, la situation est difficile à vivre et chaque jour, ils réclament leur père. Au bout de deux mois et parce que " c'est un bon père ", Julie accepte qu'ils se rendent chez lui plusieurs jours, à la Rivière-des-Galets.

Le dimanche matin, alors qu’elle s’apprête à les récupérer, Daniel Dijoux étouffe ses trois fils âgés de 2, 3 et 5 ans. Seule l'aînée de 10 ans réussit à s'enfuir.

Aujourd'hui traumatisée, la fillette " a peur de la mort et peur de son père ", explique Julie. La mère de famille et sa fille tentent désormais de reconstruire leur vie dans l'Est de l'île, loin du lieu du drame.

Son témoignage a été recueilli par Henry-Claude Elma et Willy Fontaine.
©Reunion la 1ère
 

Une marche blanche contre les violences intrafamiliales

La mère de famille sera présente demain à la marche blanche organisée par plusieurs associations de l'île dont EPA, " Ecoute-moi ! Protège-moi ! Aide-moi ! ", en mémoire de ses trois petits garçons.

Ancienne femme battue, elle veut insister sur l'importance de la parole :

" Il ne faut pas hésiter à le dire, même par téléphone, par texto. Il ne faut pas avoir peur d'être jugé comme moi, non. Car ça peut détruire une vie, comme la mienne ".


La marche contre les violences intrafamiliales aura lieu demain, samedi 13 avril, à partir de 10h. Le rendez-vous est donné au Stade Mandela à La Rivière-des-Galets. Les participants sont invités à porter du blanc, en hommage aux trois petits garçons.