C'est par un décret de la dernière loi d'orientation et de programmation du ministère de l'Intérieur (Lopmi) dernièrement que la définition théorique des zones police et gendarmerie a été révisée. Selon le texte qui date du 1er août, les circonscriptions de plus de 40 000 habitants devront dépendre de la police nationale.
Conséquence directe : de nouveaux commissariats pourraient ouvrir, et des casernes fermées, dans les trois villes de La Réunion qui pourraient passer de la zone gendarmerie à la zone police, soit Saint-Paul, Saint-Louis et le Tampon.
"Amener un meilleur service à la population"
Le commissaire-divisionnaire Michel Alleu, directeur territorial adjoint de la police nationale, souligne qu'en effet, certaines villes réunionnaises de plus de 40 000 habitants sont toujours sous la compétence des gendarmes de manière historique.
Mais ce qui importe, c'est de "voir quel service on rend à la population et faire les choses le plus convenablement possible".
"L'idée ce n'est pas d'avoir une concurrence entre nos deux forces qui sont plutôt complémentaires. Sur l'île on s'entend particulièrement bien. C'est de voir comment, dans le cadre de la réorganisation territoriale, on peut amener un meilleur service à la population"
Commissaire-divisionnaire Michel Alleu, directeur territorial adjoint de la police nationale
300 policiers de plus ?
Pour le secrétaire départemental de l'UNSA-Police, Mickaël Hoareau, cette révision était une revendication du syndicat, pour pouvoir être "plus présent sur le département et répondre plus efficacement aux besoins de la population".
Selon l'estimation syndicale, cette redéfinition des zones se traduirait à La Réunion par la mobilisation de 300 policiers de plus.
"Pour faire tourner un commissariat en bonne et due forme, il faut entre 100 et 120 fonctionnaires de police. Si on arrive à récupérer trois circonscriptions, ce sont plus de 300 collègues qui pourraient rentrer sur le département et on ferait 300 heureux d'un coup."
Mickaël Hoarau, secrétaire départemental UNSA-Police Réunion
Une opportunité de mutation
Ce besoin de plusieurs centaines de policiers supplémentaires équivaudrait, sur le plan social, à une ouverture de perspectives en matière de mobilité. A l'image de ceux qui viennent d'être mutés à La Réunion pour cette rentrée, "beaucoup de policiers originaires de La Réunion espèrent revenir sauf que, faute de postes à pourvoir, ils ne peuvent pas obtenir de mutation dans le département", souligne Mickaël Hoarau.
Reste à savoir combien de mois ou d'années prendra le changement. Une évolution qui dépendra des volontés politiques locales.