Un premier pas vers l'interdiction des puffs, ces cigarettes électroniques à la mode chez les adolescents

Vers l'interdiction des puffs, ces cigarettes électroniques jetables qui font fureur chez les plus jeunes ?
Le 4 décembre, les députés ont adopté à l’unanimité la proposition de loi visant à interdire les puffs. Le texte doit désormais être examiné par le Sénat. Considérées comme une porte d'entrée vers le tabagisme, ces cigarettes électroniques jetables font fureur chez les jeunes depuis maintenant deux ans.

Du phénomène de mode à l'interdiction pure et simple. Dans le viseur du gouvernement, les puffs vont bientôt disparaitre des étagères des buralistes et des stations-services.

Entre deux taffs, Aude, une amatrice de ces cigarettes électroniques jetables, confie pourtant être une grande fan de ce produit considéré comme un véritable danger pour les plus jeunes.

Tout pour séduire

"C'est beaucoup moins cher que les paquets de cigarette", souligne la Saint-Josephoise de 21 ans séduite aussi par la multitude de saveurs disponibles. "Quand je fume la puff, y a pas d'odeur de cigarette sur moi !", sourit-elle.

"Ca fonctionne très bien étant donné que les cigarettes coûtent plus cher", confirme à son tour Angeline Calmette, employée du PMU du Butor, à Saint-Joseph. "Les clients en prennent plus par rapport aux cigarettes".

Vers l'interdiction des puffs, ces cigarettes électroniques jetables qui font fureur chez les plus jeunes ?

Consommé par des mineurs

Les puffs, ou "bouffées" en anglais, ont en effet tout pour séduire les plus jeunes : de leur packaging coloré rappelant celui des bonbons, à leurs parfums fruitées qui tranchent assurément avec l'odeur du tabac.

La plupart de ces produits contiennent de la nicotine et sont donc interdits aux mineurs. Et pourtant, un jeune sur dix âgés de 13 à 16 ans en a déjà consommé...

A La Réunion aussi, les jeunes raffolent des puffs, ces cigarettes électroniques jetables aux goûts sucrés.

"Nous interdirons les puffs qui sont une aberration"

Face au phénomène, les autorités ont décidé de réagir. Le 28 novembre dernier, le ministre de la Santé Aurélien Rousseau avait déjà clairement annoncé la couleur : "Nous interdirons les puffs qui sont une aberration", avait-il déclaré lors de la présentation de son plan anti-tabac.

Et un premier pas a été franchi le lundi 4 décembre avec le vote à l'Assemblée nationale d'une proposition de loi visant à interdire ces puffs. Celle-ci doit encore être examinée par les sénateurs mais d'ici la fin de l'été 2024, leur consommation devraient définitivement être prohibée.

Attention danger

Au-delà des méfaits de la nicotine sur la santé, les puffs sont aussi une porte d'entrée vers le tabagisme.

Responsable du service Addictologie au CHU de La Réunion, le docteur David Mété estime ainsi que la puff représente "un vrai danger pour les ados non-fumeurs", qui peuvent progressivement se mettre à fumer de vraies cigarettes, de l'acoutumance au geste au cérémonial d'achat chez le buraliste...