Le 20 novembre, lors d'une précédente médiation à la Direction du Travail, un expert avait été nommé pour étudier les propositions de l'intersyndicale. C'est encore dans les locaux de la Direction du Travail qu'une délégation de salariés de la SPL Estival et leur direction se sont retrouvés ce jeudi 14 décembre 2023, en vue de signer un protocole de fin de conflit.
Si la grève des salariés a été suspendue en novembre, le conflit n'a pas pris fin pour autant, et les revendications du personnel de la SPL perdurent : zéro licenciement.
Les précisions de Réunion La 1ère :
Plusieurs heures de négociations
Depuis 14 heures ce jeudi, tous tentaient donc de trouver un accord autour du plan social qui mécontente les salariés. Au bout de plus de quatre heures de discussion, les protagonistes de la négociation n'avaient toujours rien signé. Ce n'est qu'en début de soirée, après une dernière contre-proposition de la direction de la SPL, que les discussions ont pu aboutir à la signature d'un protocole d'accord.
Zéro licenciement
Les salariés ont pu obtenir de conserver l'ensemble des emplois de la SPL. En contrepartie, les salaires d'une cinquantaine de personnels accuseront une baisse afin de faire face aux difficultés financières de la structure.
Ce jeudi soir, le porte-parole de l'intersyndicale Eric Talassia se disait "soulagé, pas satisfait" de conserver les emplois, surtout en cette période de fêtes de fin d'année.
"Notre première revendication était le "zéro licenciement" : on a atteint notre objectif, tout le monde va pouvoir garder son emploi"
Eric Talassia, porte-parole de l'intersyndicale
Mais des baisses de salaire
En revanche, Eric Talassia fait savoir son mécontentement concernant les baisses de salaires, qui ont permis, certes, d'éviter des licenciements, mais qui seront selon lui de l'ordre "de 50 à plus de 400 euros" et concerneront selon "les bas et moyens salaires". Or, "les salariés ne sont pas responsables de la situation financière de la SPL Estival", martèle-t-il.
En effet, les négociations auront buté, dans l'après-midi, sur cette baisse des salaires comme levier d'ajustement dans le plan social proposé : selon la délégation, le choix des salariés concernés aurait été fait "à la tête du client", épargnant les proches de la direction pour se concentrer sur ceux qui, le mois dernier, avaient participé à la grève.
100 000 euros d'économies mensuelles
La baisse de la masse salariale représentera environ 60 000 euros d'économies mensuelles, selon Patrice Selly, le président par intérim de la SPL Estival.
Des baisses complétées par des résiliations de contrats immobiliers, de locations de véhicules, et optimisations de dépenses notamment informatiques. Soit "près de 40 000 euros d'économies trouvées sur propositions formulées par l'intersyndicale", qui "viennent en complément des efforts sur la masse salariale qui permettent d'atteindre l'équilibre et l'objectif du zéro licenciement", détaille Patrice Selly, espérant que ces 100 000 euros d'efforts permettent un retour à l'équilibre de la SPL.
Enquête judiciaire en cours
Pour autant, le dossier n'est pas complètement fermé pour l'intersyndicale. Les salariés attendent maintenant d'en savoir plus sur ce qui a mené la SPL Estival à ce déficit de 3 millions d'euros de la structure.
"Nou souhaite que l'enquête judiciaire i avance, parce que nou aimerait bien connaître ou sa la parti tou sa l'argent la, kosa la fé que aujourd'hui nou doit baisse bann salaires. Nou espère la justice va fé son travail"
Eric Talassia, porte-parole de l'intersyndicale
Les précisions de Réunion La 1ère :
Plusieurs semaines de conflit
Pour rappel, depuis le début du conflit, début novembre dernier, les salariés de la SPL Estival s'opposent au PSE prévoyant la suppression de 17 emplois, en réponse à une situation financière difficile.
Il y a un mois de cela, les salariés de la SPL Estival, en charge du transport public dans les communes de la Cirest (Saint-Benoît, Bras-Panon, Saint-André, Salazie, la Plaine-des-Palmistes et Sainte-Rose) étaient en grève. Motif : ils protestaient contre la suppression de 17 emplois et la baisse de salaire pour les employés restants, prévue par le plan social qui fait suite aux grosses difficultés financières de la structure. Fin août dernier, la SPL Estival a en effet été placée en redressement judiciaire, gravement endettée.
La grève avait été suspendue après signature d'un protocole autour du décompte des jours de grève des salariés, le 22 novembre dernier.