Un Réunionnais sur dix déclare être en mauvaise santé

Un Réunionnais sur dix déclare être en mauvaise santé.

Selon une étude de l’INSEE publiée ce mardi 4 mai, un Réunionnais sur dix déclare être en mauvaise santé. Les Réunionnais sont aussi davantage concernés par les maladies chronique, le diabète et le manque d'activité physique.

Un Réunionnais sur dix s’estime en mauvaise ou très mauvaise santé en 2019. Cette part est plus élevée qu’en métropole, alors que la population réunionnaise est plus jeune. C’est le résultat d’une étude de l’INSEE publiée ce mardi 4 mai et menée avec la collaboration de l’Agence Régionale de Santé de La Réunion Les Réunionnais sont aussi davantage concernés par les maladies chroniques, le diabète et le manque d'activité physique.

Regardez les précisions de Réunion La 1ère :

Un Réunionnais sur dix déclare être en mauvaise santé, d'après une étude de l'INSEE en 2019

 

L’âge, l’inactivité physique ou professionnelle

L’avancée en âge est la première cause de la dégradation de l’état de santé. Un quart des Réunionnais de 65 ans ou plus s’estiment en mauvaise ou très mauvaise santé. L’absence d’activité physique est également préjudiciable à l’état de santé.

Davantage que le niveau de revenu, c'est le niveau de diplôme qui est le plus discriminant sur l'état de santé. Les personnes diplômées du supérieur se déclarent bien moins souvent en mauvaise santé (3 %) : elles seraient mieux informées et sensibilisées à la nécessité d'une bonne hygiène de vie. L’inactivité professionnelle pèse aussi sur l’état de santé. En dehors des étudiants et des retraités, 17 % des autres inactifs (hommes et femmes au foyer, personnes en incapacité de travailler, etc.) se disent affectés par un mauvais état de santé.

L’obésité, plus fréquente à La Réunion

Les Réunionnaises sont davantage concernées que les Réunionnais par l’obésité (20 %) et le manque d’activité physique (17 %), plus fréquents qu'en métropole. En 2019, 45 % des Réunionnais sont en surcharge pondérale, dont 28 % sont en surpoids et 16 % sont obèses. La proportion de personnes obèses est supérieure à celle de l’Hexagone (14 %).

L’obésité constitue un problème majeur de santé publique. Stable à un niveau élevé depuis vingt ans à La Réunion, l’obésité prédispose en effet à d’autres maladies chroniques, comme le diabète ou l'hypertension artérielle mais aussi les rhumatismes.

Le manque d’activité physique favorise l’obésité : plus du quart des personnes ne faisant aucun effort physique sont obèses, soit deux fois plus que les autres. Exemple : 14 % des Réunionnais déclarent ne jamais produire le moindre effort physique quel qu’il soit, et les femmes davantage que les hommes (17 % contre 11 %). En métropole, seuls 6 % des habitants sont dans ce cas.

Pratique physique et consommation de fruits et légumes

Des pratiques favorables à une meilleure santé, comme la marche ou le vélo et d’autres activités sportives, sont moins répandues que dans l’Hexagone, tout comme la consommation régulière de fruits et légumes. Seuls 9 % des Réunionnais suivent la recommandation du Haut Conseil de la Santé Publique (HCSP) de consommer au moins cinq portions de fruits et légumes par jour, contre 20 % des habitants de l’Hexagone.

Les maladies chroniques

En 2019, 39 % des Réunionnais se déclarent atteints d’une maladie chronique, c’est-à-dire d’un problème de santé récurrent ou de caractère durable. Après 65 ans, un quart des Réunionnais souffrent ainsi de leur santé, avec des maladies chroniques plus fréquentes qu’en métropole aux mêmes âges. Les seniors sont de fait plus souvent en perte d’autonomie à La Réunion que dans l’Hexagone.

Certaines maladies sont aussi plus courantes sur l’île. C’est le cas des maladies vectorielles spécifiques  aux territoires tropicaux et transmises par les moustiques, le chikungunya et la dengue, affectant 10 % des habitants. En 2019, 5 % de la population réunionnaise déclare subir des séquelles du chikungunya, qui a sévi de 2005 à 2006 à La Réunion.

En lien avec le surpoids, le diabète touche davantage les Réunionnais que les habitants de l'Hexagone (10 % contre 7 %). Mais le diabète traité est deux fois plus fréquent sur l’île. L’hypertension affecte autant les Réunionnais que les Métropolitains (17 %). Cependant, 47 % des Réunionnais se déclarent concernés à partir de 65 ans, contre 39 % en métropole.

Les problèmes cardiovasculaires sont une des premières causes de mortalité à  La Réunion, avec un décès sur quatre imputable à une cause cardiaque ou circulatoire, comme le cancer. Si peu de jeunes sont concernés, 36 % des personnes de 50 à 64 ans et 57 % des 65 ans ou plus en souffrent. Les problèmes respiratoires, plus fréquents à La Réunion qu’en métropole, sont de nature différente selon l’âge. Ainsi, l’asthme touche particulièrement les jeunes adultes réunionnais : 13 % des moins de 35 ans, soit plus que dans l’Hexagone (10 %).

Enfin, les femmes se déclarent plus souvent affectées par une maladie chronique (42 %) que les hommes (35 %)

Un quart des Réunionnais ont déjà renoncé à des soins

Bénéficiant d'une couverture santé et d'un tiers-payant généralisés, un quart des Réunionnais ont déjà renoncé à des soins dont ils auraient eu besoin, soit un peu moins que dans l'Hexagone.

Les résultats de cette enquête permettront de définir les messages de prévention à la population réunionnaise dans le cadre de la mise en oeuvre du Programme Régional Santé (PRS) et du Programme Réunionnais de Nutrition et de lutte contre le Diabète (PRND).