Une campagne sucrière 2020 catastrophique

La campagne sucrière 2020 s’achève ce samedi 5 décembre. Cette année, la quantité de cannes livrées aux deux usines du Gol et de Bois-Rouge dépasse à peine les 1,5 million de tonnes, contre 1,7 million l’an dernier. Une saison catastrophique, déplorent les planteurs.
L’heure est au bilan pour cette campagne sucrière 2020 et le moins que l’on puisse dire c’est que les chiffres ne sont pas bons. Les premiers chiffres communiqués la semaine dernière pour le bassin Nord et Est, laissaient peu de place au doute et cela se confirme désormais avec la clôture de la campagne ce samedi 5 décembre, dans le bassin Sud. Les planteurs parlent d’une saison catastrophique.

Si à l’usine du Bois-Rouge, on a enregistré un total de 782 000 tonnes de cannes, dans le Sud, au Gol, ce sont un peu plus de 740 000 euros qui ont été pesées. La quantité de cannes livrées cette année à Tereos dépasse donc à peine les 1,5 million de tonnes alors qu’en 2019, on avait atteint les 1,7 million de tonnes.

Les planteurs parlent d’une saison catastrophique. "Il faut remonter à 2007 pour retrouver un tonnage aussi faible", constate Alix Mardé, secrétaire général de la FDSEA. Les planteurs enregistrent des pertes de tonnages de l’ordre de 25% par rapport à l’an dernier. Des pertes qui, selon eux, ne seront pas compensées par le bon chiffre de richesse en sucre enregistré : +0,75% point.
 

La sécheresse impacterait déjà la campagne 2021

Cédric Mérault, planteur à Saint-Louis, a pour sa part livré un total  450 tonnes de cannes, soit environ 150 tonnes de moins que d’habitude. Il estime la perte de revenus à 12 000 euros pour son exploitation.
Un bilan décevant s’expliquant par la sécheresse. Et si celle-ci perdure les conséquences pourraient encore être plus graves, redoute Alix Mardé. "Avec le manque d’eau qu’il y a, tout est freiné, donc ça commence déjà à impacter la campagne 2021…"

Aujourd’hui, la FDSEA interpelle les collectivités et l’Etat pour accompagner la filière et permettre aux planteurs de cannes de surmonter cette mauvaise passe. Le syndicat demande le versement sans délai de la prime bagasse. Elle demande également au Conseil départemental une remise de 50 % sur les factures d’eau.

Les organisations agricoles réclament aussi depuis plusieurs mois le déclenchement du dispositif calamité sécheresse pour le département, ainsi qu’une aide de 300 euros pour les engrais. Mais comme la DAAF, la Direction de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt, la déjà indiqué, les démarches ne pourront être entreprises qu’à la fin de la période de sécheresse en cours, soit à la mi-décembre au plus tôt.

Regardez le reportage de Réunion La 1ère : 
 
Campagne sucrière 2020 : un bilan "catastrophique"