Après la grande mobilisation d'hier matin contre le projet de réforme des retraites, l'intersyndicale a poursuivi la contestation ce mercredi 8 mars à La Réunion. Et en cette journée internationale des Droits des Femmes, c'était également l'occasion pour les opposants de rappeler que les femmes vont être plus significativement impactées.
"J’ai 30 ans et j’ai commencé à travailler tardivement parce que j’ai fait des études scientifiques et en tant que femme, je sais que je vais totalement être défavorisée par cette réforme", lâche Pauline, sans détour.
"Agir dès maintenant, sinon ça sera trop tard"
Présente depuis très tôt au niveau du boulevard Bank, à Saint-Pierre, la jeune femme cite pêle-mêle "les mensonges du gouvernement", de la communication "maladroite" sur les pensions de retraite à 1 200 euros, à l'aveu de Franck Riester, le ministre des Relations avec le Parlement, sur le fait que les femmes serait finalement "un peu pénalisée" par le report de l'âge légal.
En pleine distribution de tracts sur le même rond-point, Margot et Anna, deux étudiantes, tiennent le même discours. "C’est important d’être là en solidarité pour les personnes qui sont proches de la retraite mais aussi pour nous, pour notre avenir", confie la première.
"Les retraites ça impacte beaucoup plus la femme, donc il faut commencer à agir dès maintenant, sinon ça sera trop tard", défend également Anna.
"Je vais travailler jusqu'à 67 ans même sans la réforme"
"C'est tous les jours que la place d'une femme est importante", réagit quant à elle, Chrislaine Acapandié, du syndicat FO Territoriaux Le Tampon. "Tous les droits qu'on croit avoir, nous les avons pas vraiment, lâche-t-elle en montrant le dessin sur sa pancarte des mains d'une femme derrière les barreaux d'une prison. D'ailleurs, moi je sais que je vais déjà travailler jusqu' à 67 ans, voire plus, même sans le projet de retraite !"
Outre le fait que les femmes touchent en moyenne 40% de moins que les hommes, leur carrière est souvent plus irrégulière. Elles travaillent notamment davantage à temps partiel, comme le souligne cette étude de l'INSEE Réunion, et donc oui, elles sont amenées à travailler plus longtemps que les hommes.
Quelle égalité hommes-femmes ?
"Nous, les femmes, on est toujours pénalisées dans notre travail. Pourquoi ? Parce qu'on a des enfants, parce qu'il faut prendre des congés maternité. Et la retraite, on ne l'a pas à taux plein comme nos autres collègues", énumère une militante de la CGTR qui manifeste sur la quatre-voies de Gillot. "Mais il ne faut pas oublier qu'aujourd'hui, il y a quelque chose qu'on appelle l'égalité hommes-femmes !..."