Une page se tourne pour le Quotidien avec la fin de l'ère Chane-Ki-Chune

L'Au Revoir de la famille Chane-Ki-Chune après le rachat du journal du Chaudron par Media Capital
La famille Chane-Ki-Chune, le groupe fondateur du journal Le Quotidien, passe la main à la société Media Capital après près de 50 années d'activité. C'est une page de l'histoire de la presse réunionnaise qui se tourne. Une partie des salariés se retrouve au chômage. Ils étaient invités à venir récupérer leurs affaires ce jeudi.

"C'est la fin d'une époque", lance Sandra Mithra alors qu'elle se prépare pour sa dernière journée de travail au sein du Quotidien.

L'assistante de rédaction fait partie des salariés qui quittent le journal fondé il y a près d'un demi-siècle par l'emblématique homme d'affaires réunionnais Maximin Chane-Ki-Chune.

Regardez le reportage de Réunion la 1ère :

Une page se tourne pour les salariés du Quotidien. Une partie d'entre eux ont été invités à venir récupérer leurs affaires ce jeudi

"Là, c'est vraiment la fin pour nous"

"Là, il n'y a plus de compte à rebours, c'est vraiment la fin pour nous, la fin pour ceux qui ont travaillé durant toutes ces années dans cette version du Quotidien", lâche l'employée de presse.

L'offre de rachat d'Henri Nijdam ayant été retenue par le tribunal de commerce, le journal passe dans le giron de la société Media Capital. Sur les 49 salariés, 27 postes sont repris par les nouveaux propriétaires, dont 15 de journalistes.

Un passage de relais résumé en deux mots à la Une du Quotidien ce jeudi 4 avril : "Au revoir", lit-on sous le fameux paille-en-queue rouge du journal du Chaudron. "Chers lecteurs, nous vous remercions de tout coeur et nous vous partegeons avec vous la dernière édition du Quotidien sous la direction de la famille Chane-Ki-Chune", est-il encore écrit.

La dernière Une du Quotidien sous l'ère Chane-Ki-Chune

Faire son deuil

"Je ne suis ni heureuse, ni triste, assure pour sa part Sandra. Je ne réalise peut-être pas encore que c'est vraiment fini mais peut-être qu'aujourd'hui en rendant mes clés et en fermant mon bureau, j'en prendrais vraiment conscience".

Une page se tourne pour celle qui avait intégré le groupe en 1996, d'abord à l'imprimerie puis à la rédaction. "Il faut faire son deuil, j'ai toujours travaillé au Quotidien mais à un moment donné, il faut passer à autre chose..."

Pour Sandra qui confie avoir vécu à la fois "des périodes d'euphorie et angoisse", l'heure est venue de "prendre une pause et de tourner la page".

Sandra Mithra, à droite, fait partie des salariés qui quittent aujourd'hui le Quotidien

L'amertume des salariés

"Aujourdhui, le coup est dur, il y a un goût amer dans la bouche. On se demande comment on a fait pour en arriver là...", réagit quant à lui Michel Zitte, journaliste pigiste. Restent les souvenirs des jours meilleurs, comme lors du 20ème anniversaire du journal consacré à l'époque dans un reportage de Réunion La 1ère.

Revoir cette séquence archives :

Archives : les 20 ans du Quotidien

A ses côtés, Stéphane Fontaine, lui aussi journaliste, accuse également le coup : "Nous la subi un plan social, il y a trois ans et beaucoup de collègues avaient déjà dû partir. Avant cela, des pilliers de la rédaction l'avait déjà quitte a nous alors qu'ils faisaient le journal depuis 1976. Et là, voilà, encore une purge de personnel. On reste à 15 et nous connait même pas comment nous sa organise le journal, nous doit rencontre le nouveau patron aujourd'hui. C'est dur".

Dans la salle de rédaction du Quotidien