Les médecins libéraux s'inquiètent du nombre encore trop faible de Réunionnais vaccinés, l’ARS de la Réunion estimant que 22,4% de la population dispose d'un schéma vaccinal complet.
Une volonté de rassurer
Aussi, l'URML OI veut avant tout continuer à faire passer un message de sensibilisation. Un message qui passe d'abord par une volonté de rassurer et convaincre : « Le vaccin ne va être injecté que dans une seule cellule pour déclencher un début d'immunité », explique le docteur Christine Kowalczyk, présidente de l'URML OI. « Pour le virus, c'est différent. Il va entrer dans plusieurs cellules, ce qui va déclencher une forme grave chez les patients si le système immunitaire ne se met pas en place rapidement. »
"Aucun des malades hospitalisés n'est vacciné"
Cette inquiétude de voir le nombre de formes graves se multiplier localement est justifiée par la circulation active du variant delta qui fait craindre qu'un pic épidémique se profile dans les semaines qui viennent. Face à cette souche particulièrement contagieuse, la vaccination semble être la seule arme réellement efficace. « En Israël, il y a eu 40% de vaccination et ça a enrayé l'apparition de formes graves. Il n'y a pas eu de rebonds à ce niveau-là et cela a permis de diminuer la pression hospitalière. En Afrique du Sud, par contre, il n'y a eu que 4% de vaccination. Et là, c'est la catastrophe. »
A l'échelle de La Réunion, ce constat peut aussi s’appliquer puisqu’aucun des malades hospitalisés ou en réanimation à cause de la Covid n’est actuellement vacciné.
Retard de diagnostic et de prise en charge
Autre effet collatéral majeur : celui du retard de diagnostic et de prise en charge des patients. « Certains patients hésitent à venir consulter car ils ont peur d'être contaminés en salle d'attente ou dans les hôpitaux et cliniques », indique l’oncologue Mickaël Bègue. « Ces retards entrainent une surmortalité qui pourrait être évitable si les gens se vaccinaient davantage pour faire barrière à l'épidémie. »
L'occupation des lits en réanimation pose aussi problème en chirurgie cardiaque. L'afflux de patients causés par la crise sanitaire limite les possibilités d'accès aux lits en réanimation et à des équipements essentiels comme l'ECMO (oxygénation par membrane extracorporelle) aux autres malades. « On n'a plus accès à ces machines car elles sont souvent mobilisées par les malades de la Covid », indique le cardiologue Geoffray Rambaud. « Les patients de chirurgie cardiaque sont mis en attente et cela constitue une perte de chances pour eux. Il y a eu des décès qu'on aurait pu éviter si les personnes s'étaient vaccinées avant et que des lits avaient pu être récupérés pour des patients souffrant d'autres pathologies. »
Une responsabilité collective
Le docteur Christine Kowalczyk rappelle aussi, si besoin en est, que les médecins restent convaincus des bénéfices apportés par ce geste médical. « La grande majorité des médecins libéraux sont favorables à la vaccination et ils la pratiquent tous les jours dans leur cabinet. Ceux qui s'y opposent ne représentent qu'eux-mêmes ». L'URML OI veut tirer la sonnette d'alarme sur la vaccination et rappelle que se faire vacciner est aussi un geste altruiste qui se rapporte à la responsabilité collective.
Regardez le reportage de Réunion la 1ère :