Vente de CBD : la filière locale soulagée après l'annulation de l'interdiction de la vente des fleurs

"Il n’est pas établi que la consommation des fleurs et feuilles de ces variétés de cannabis avec un faible taux de THC comporterait des risques pour la santé publique", argumente le Conseil d'Etat
Le 29 décembre, le Conseil d’Etat a définitivement annulé l’arrêté du gouvernement interdisant la vente de fleurs et de feuilles de CBD. Un soulagement pour les acteurs de la filière locale.

Les revendeurs de CBD respirent enfin. Le jeudi 29 décembre, le Conseil d'Etat a décidé de retoquer définitivement l'arrêté du 31 décembre 2022 interdisant la vente de fleurs et de feuilles chargées en cannabidiol ou CBD.

La plus haute juridiction de France estime qu'"il n’est pas établi que la consommation des fleurs et feuilles de ces variétés de cannabis avec un faible taux de THC (la molécule active du cannabis, ndlr) comporterait des risques pour la santé publique".

Une filière bien présente à La Réunion

Il n'y a donc plus de flou juridique désormais. "C'est une décision qui était attendue", explique Pascale Siou-Oviode, une professionnelle installée à Saint-André. "C'était vraiment la vente des fleurs qui posait problème au Gouvernement mais à présent c'est autorisée de manière certaine", se félicite-t-elle.

La filière locale de vente de CBD s'est développée bon gré mal gré à La Réunion et aujourd'hui, les boutiques spécialisées ont pignon sur rue dans plusieurs communes du département.

Le reportage de Réunion La 1ère :

vente de cbd : la filiere pei respire enfin

Pas de dépendance

"Au début, c'était compliqué, souligne Pascale Siou-Oviode. Il m'aura fallu d'abord deux mois pour faire rentrer mes produits avec la douane. Au début, avec eux, c'était non jusqu'à ce que je trouve un transitaire extrêmement rigoureux dans son travail. A nous deux, on a pu faire rentrer les produits mais j'ai dû présenter des analyses bien précises pour chaque produit de la boutique".

Ce produit dérivé du cannabis a toujours eu mauvaise presse. A tel point que certains gérants de commerces ont par exemple eu du mal à ouvrir un compte à la banque ou à s'assurer au moment de lancer leurs affaires.

Mais désormais, selon cette décision du Conseil d'Etat, le CBD ne peut plus être considéré comme un produit stupéfiant, puisqu'il "n’a pas d’effet psychotrope et ne provoque pas de dépendance".

Vers le développement d'une nouvelle filière agricole ?

Cette décision est aussi source d'espoir de développement économique pour une nouvelle filière agricole. Une poignée d'agriculteurs se sont d'ailleurs déjà lancés dans la culture du chanvre à titre expérimental.

Benjamin Coudriet, président de l'association Chanvre Réunion, estime même que l'activité a un fort potentiel de rentabilité. "Il faut savoir que le kilo de fleurs de CBD se vend entre 400 et 1 000 euros suivant les itinéraires techniques qui sont développés. Quand vous voyez le prix à la tonne de certaines productions locales, vous voyez qu'il y a un vrai intérêt pour l'agriculteur et que ça peut rentrer dans une production agricole et un modèle économique viable", défend-il.