Vers un pass vaccinal et le retour de l’état d’urgence sanitaire à La Réunion

Le couvre-feu est en vigueur à La Réunion.
Le gouvernement doit adopté ce lundi 27 décembre un projet de loi renforçant les outils de gestion de la crise sanitaire. Un conseil de défense sanitaire doit se tenir à 16h, heure de Paris. Transformation du pass sanitaire et retour de l'état d'urgence sanitaire sont au programme.

Le Conseil de défense sanitaire doit se tenir ce lundi 27 décembre en fin d’après-midi à Paris. Le contexte actuel inquiète les autorités. Le nombre de nouveaux cas explose dans l’Hexagone. Et la tendance se ressent également à La Réunion.

Augmentation du nombre de nouveaux cas

Si une part de l’augmentation peut être attribuée au fait que davantage de personnes se sont faites tester à l’approche de Noël pour limiter les risques lors des réunions familiales ou amicales, la circulation du variant Omicron semble aussi en être tenue pour responsable.

Dans l’Hexagone, la barre des 100 000 nouveaux cas par jour a été franchie le 24 décembre. A La Réunion, les autorités annonçaient, mercredi dernier,  4 558 nouveaux cas et 8 décès en une semaine. Le taux d’incidence atteignait 532,5 cas pour 100 000 habitants et 19 cas de variant Omicron étaient alors identifiés dans le département.

Du pass sanitaire au pass vaccinal

En fin de semaine dernière, le journal Les Echos révélait que le gouvernement souhaitait présenter un projet de loi pour transformer le pass sanitaire et pass vaccinal. Un test négatif ne permettrait alors plus d’obtenir un pass sanitaire et donc d’accéder à certains lieux.

De plus, pour accéder à certains lieux à haut risque, comme les stades ou salles de concert, un schéma vaccinal complet serait exigé, avec en complément un test négatif. C’est le concept du "2G+" adopté par l’Allemagne, la Suisse ou encore l’Autriche.

Le projet de loi renforçant les outils de gestion de la crise sanitaire, et comprenant la transformation du pass, doit être adopté ce lundi 27 décembre lors en Conseil des ministres. Il sera ensuite examiné en commission à l’Assemblée nationale. L’exécutif souhaite le voir entrer en vigueur d’ici au 15 janvier 2022.

Le pass vaccinal ne fait pas l’unanimité chez les élus

Ce projet de loi ne fait pas l’unanimité chez les élus, notamment réunionnais. Pour le conseiller régional Les Républicains, Jean-Jacques Morel, il s’agit d’une " obligation vaccinale qui ne dit pas son nom ". S’il est convaincu qu’il faut " essayer de persuader les gens pour qu’ils se protègent et pour endiguer le virus ", il souhaite que la " liberté de choix de chacun " soit respectée.

" De restreindre encore leurs libertés dans une époque qui est compliquée, qui est difficile, et pénaliser encore plus les restaurateurs, les cinémas, tout ceux qui sont en souffrance, qui sont en difficulté économique, n’oublions pas que nous sommes dans un état de droit, un pays de liberté. C’est un droit de ne pas être favorable au vaccin. "

Jean-Jacques Morel, conseiller régional Les Républicains

 

Jeudi dernier déjà, le député de La Réunion LFI Jean-Hugues Ratenon s’insurgeait, accusant " le gouvernement en overdose d’atteinte à la liberté ".

Il indiquait alors que le projet de loi renforçant les outils de gestion de la crise sanitaire que le gouvernement compte présenter dès le mercredi 29 décembre en commission est " un texte liberticide aggravé ". " Si le texte est validé par l’Assemblée nationale, le pass vaccinal sera exigé dès la mi-janvier et l’état d’urgence sanitaire sera décrété à La Réunion jusqu’au 31 mars 2022 ", ajoute Jean-Hugues Ratenon.

" Avec cette loi à venir, la liberté prendra encore une fois un coup dur. Puisque dès la mi-janvier le pouvoir lui sera redonné. Le préfet prépare-t-il un couvre-feu, confinement et autres restrictions ? "

Jean-Hugues Ratenon, député LFI de La Réunion

 

 

Retour de l’état d’urgence sanitaire à La Réunion

Le retour de l’état d’urgence sanitaire jusqu’au 31 mars 2022 a été évoquée en fin de semaine dernière pour certains territoires, parmi lesquels La Réunion. Cette mesure permettrait alors de réinstaurer un couvre-feu, ainsi qu’un confinement si nécessaire.

Selon Franceinfo, il ne serait pas question d’instaurer un couvre-feu pour le réveillon du Nouvel An, du moins en métropole. A La Réunion, le préfet pourrait en décider autrement. Il faudra attendre la fin du conseil de défense sanitaire pour être fixé.

L’an dernier, un couvre-feu en deux temps et une interdiction de rassemblement dès 18h étaient en vigueur dans le département. Des mesures annoncées tardivement, puisque le préfet de La réunion les avait annoncées le 30 décembre au soir.

La circulation était autorisée de 18h à 22h, mais les rassemblements sur la voie publique. De 22h à 1h, la circulation était limitée aux retours à domicile. Enfin, de 1h à 5h, le couvre-feu était total, seule la circulation pour motif impérieux était autorisée.

Allègement de l’isolement pour les cas contact du variant Omicron

Parmi les autres mesures envisagées par le gouvernement, celle de la généralisation du port du masque en extérieur dans l’Hexagone. Cette obligation est déjà en vigueur à La Réunion. Une mesure nécessaire si l’exécutif supprime, comme il le souhaiterait, la période d’isolement pour les cas contact d’une personne positive au variant Omicron, qui disposeraient en revanche d’un schéma vaccinal complet.

Actuellement les cas contact d’un variant Omicron sont soumis à 7 jours d’isolement, et 17 jours s’ils vivent avec la personne contaminée. C’est donc pour éviter la paralysie de l’économie que le gouvernement souhaite alléger les conditions de cet isolement.