Elisabeth Borne est attendue à La Réunion pour une visite de deux jours, du 11 au 13 mai. La première ministre sera accompagnée de Marc Fesneau, ministre de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, Jean-François Carenco, ministre délégué chargé des Outre-mer et Olivier Klein, ministre délégué chargé de la Ville et du Logement.
Parmi les enjeux annoncés de cette visite : la transition écologique, avec notamment les questions liées à la transformation agricole de l’île.
Confirmer les orientations vers la souveraineté alimentaire
Premier vice-président du Département en charge des questions agricoles, Serge Hoareau attend de cette visite qu’elle confirme " les orientations qui ont été prises depuis 2019 par le président de la République lui-même lorsqu’il était venu à La Réunion. Il avait repris à son avantage le programme AGRIPEI 2030 porté par le Conseil départemental et c’est à ce moment-là qu’on a commencé à évoquer la problématique de la souveraineté alimentaire aussi bien au niveau de la France hexagonale mais également dans les territoires ultramarins ; un vrai sujet sur lequel on aimerait effectivement continuer à échanger avec le gouvernement de Madame Borne ".
Herbicides interdits : " ne pas mettre en danger l’économie de la canne "
A propos des interdictions de certaines molécules contenues dans les herbicides utilisées dans la culture de la canne, Serge Horeau soutient les syndicats agricoles qui demandent des dérogations.
Je crois que si l'ensemble des éléments qui constituent l’équilibre économique de la filière Cannes n’est pas maintenu et soutenu, on risque d’avoir de sérieux problèmes à La Réunion parce que […] la canne reste la colonne vertébrale de l’agriculture. […] Il faut savoir utiliser de manière raisonnée et l’agriculture raisonnée, c’est l’étape entre l’agriculture conventionnelle et l’agriculture biologique. On est dans cette phase de transition et il faut donner du temps au temps et peut-être aussi pour pouvoir trouver d'autres méthodes de culture.
Foncier agricole : trop de terres en friches
La question du foncier est importante pour maintenir et développer l’agriculture réunionnaise. Il y a plusieurs milliers d’hectares en friches, explique Serge Hoareau, qui indique que le département a mis en place " des outils financiers pour encourager les propriétaires non exploitants soit de vendre leur terrain à des jeunes agriculteurs soit de louer ces terrains à des agriculteurs ". Il existe aussi des outils réglementaires pour protéger les terres agricoles concurrencées par l’urbanisation.
Gestion de l’eau : faire des retenues comme au Tampon
Sur la gestion de l’eau, qui va devenir de plus en plus problématique avec l’évolution du climat, le vice-président du Conseil départemental trouve très bonne la politique menée par André Thien Ah Koon, le maire du Tampon, qui a construit des retenues collinaires.
Ce qui est possible de faire au Tampon l’est également sur d'autres territoires de La Réunion. On sait qu'on va aller vers des périodes pluvieuses plus intenses et plus courtes et des périodes de sécheresse toujours plus longues, donc il faut qu'on soit aussi en mesure d'avoir ce stockage de l'eau pour pouvoir l’utiliser quand on en a besoin.
Logement : " il nous faut un plan Marshall "
Avec la Première ministre, Olivier Klein, ministre délégué chargé du logement sera également présent et sur ce dossier les attentes sont nombreuses confirme Serge Hoareau.
" La Réunion est en grande souffrance en matière de logement et en matière de logement aidé. 40 000 demandeurs de logements sont recensés au 31 décembre 2022 ; la situation ne cesse de se tendre sur le territoire de La Réunion et je crois qu’il est urgent qu’on mette en place un véritable plan Marshall. "
" La ligne budgétaire unique en 2022 est surtout engagée sur des opérations de réhabilitation du logement social, qui est nécessaire, mais pas sur la production de logements sociaux. On atteint 1 600 logements construits en 2022 le niveau le plus bas à La Réunion alors qu'il faudrait au minimum 6 000 par an. "
Macron : " il essaie de tenir la maison France debout "
Serge Hoareau avait soutenu Emmanuel Macron lors de sa candidature à un deuxième mandat l’an dernier et si c’était à refaire, il le referait.
Je ne vois pas qui d’autre peut faire le travail que fait Emmanuel Macron actuellement. Je trouve que c’est un homme qui est dans des situations difficiles au vu du contexte national et du contexte international et que globalement il essaie de tenir la maison France droit debout.
" Tout ce qui est fait de bien par Emmanuel Macron, personne ne le voit, personne ne l’entend mais par contre tout le monde reste focalisé sur les 64 ans, c’est une erreur ".
A propos des prochaines élections sénatoriales qui se tiendront en septembre, Serge Hoareau soutiendra la liste conduite par Vivianne Malet, sénatrice LR sortante.