Risque Requin : les Vigies en rupture de salaire pourraient cesser la surveillance des spots de l’Ouest de La Réunion

Les Vigies Requin surveillant un spot de surf dans l'Ouest de La Réunion.
Les Vigies Requin risquent de cesser leur surveillance du littoral durant les prochaines vacances scolaires d’octobre à La Réunion. Les salaires des 29 employés du dispositif n’ont pas été versés.

Dans l’Ouest de La Réunion, les plongeurs et nageurs du dispositif Vigies Requin Renforcées (VRR) menacent de refuser de continuer à remplir leurs missions.

Ils donnent jusqu’au 10 octobre à la Ligue Réunionnaise de Surf pour verser leurs salaires en retard, faute de quoi ils n’assureront pas de surveillance pendant les prochaines vacances qui débutent le samedi 14 octobre.

Le problème est récurrent pour l’association sportive. Pourtant, ce dispositif protège les surfeurs et les nageurs de l’Ouest depuis plus de 10 ans.

Un retard de l’Etat

D’après nos informations, la cause de ces soucis, ce sont les délais de versement des subventions de l’Etat.

Alors que 2024 touche à son terme, la Ligue Réunionnaise de Surf attend toujours le reliquat d’une partie des subventions allouées en 2023. Du côté du principal contributeur au financement du dispositif, l’Etat, le retard de versement est énorme.

Cet argent finira par tomber dans les caisses de l’association. Mais en attendant, les comptes sont à sec. D’après nos sources, la Ligue n’a pas la trésorerie disponible afin de continuer à assurer le paiement des salaires des Vigies Requin. 

Des versements de subventions tardifs 

Une convention est renouvelée tous les ans, depuis 10 ans, entre la Préfecture de La Réunion et la ligue de Surf en charge du dispositif Vigies Requin Renforcées.

Avec l‘apport de tous les partenaires, dont les communes concernées dans l’Ouest, et la Région Région, le dispositif est financé à hauteur d’un peu plus d’un million d’euros chaque année.

Ce n’est pas nouveau, les versements de crédits venant de l’Etat ou des collectivités riment toujours avec de longs délais. Jusqu’ici, la Ligue de Surf avait trouvé des solutions pour verser les salaires. Mais cette fois-çi, elle est se retrouve à court de moyens et d’idées.

Des professionnels au bord de la rupture

Contacté par Réunion La 1ère, l’un des membres des Vigies Requin Renforcées (VRR) ne cache pas son inquiétude et son incompréhension. Lui et ses collègues, nous prévient-il, ne se mettront pas à l’eau sans être rémunérés. Pour ce sauveteur expérimenté, la situation est inacceptable. Ces difficultés surviennent alors que l’Etat vient d’acter la fusion à venir entre le dispositif VRR et la Water Patrol de St Leu.

Les VRR et la Water Patrol dans le même bateau en 2025

Le 13 septembre 2024, le sous-préfet de Saint-Paul, Phillipe Malizard, annonçait la création de l’association Ressac. Elle reprendra en janvier 2025 la gestion des deux dispositifs de protection contre les attaques de requin créés ces 15 dernières années à la Réunion à l’initiative des acteurs de terrain : la Ligue réunionnaise de Surf et Leu Tropical Surf Team.

L’objectif est d’étendre la surveillance à toute la côte ouest-sud, de Trois Bassins jusqu’à Saint Pierre.

Une expérimentation à moyens et budgets équivalents à ce qu’ils sont en 2024, ont expliqué les membres fondateurs de Ressac. Cette volonté passera t’elle la barre des difficultés de trésorerie ?

La gestion du risque requin depuis 2012

Le dispositif de sécurisation Vigies Requins Renforcées a été créé en janvier 2015 par la Ligue Réunionnaise de Surf. Il a succédé au dispositif Vigies Requins initié et testé en 2012. Itinérant, il se déploie sur sept sites (ZONEX) de Saint-Paul et Trois-Bassins. Les plongeurs assurent une surveillance sous-marine avec l’appui des images caméras immergées et de drones, images traitées par des opérateurs à terre ou en mer. 

La Water Patrol EPI existe depuis décembre 2020 et s’est déployé sur les spots de la commune de Saint-Leu. Son dispositif est basé sur une surveillance en jet-ski et bateau. Douze sauveteurs opèrent au sein de la patrouille.

Chaque dispositif ne peut assurer la surveillance que d’un ZONEX à la fois.