C'est une découverte inattendue et très rare : le photographe Miguel Ramirez a capturé des images inédites d'un hippocampe nommé "hippocampus tyro" dans les eaux de Sainte-Rose en août dernier.
Même si Miguel Ramirez est passionné par le monde aquatique, il n’est pas pour autant un spécialiste. Il a alors partagé ses photos avec la communauté scientifique pour une analyse.
Le 26 septembre, le scientifique allemand Ronald Fricke a confirmé qu'il s'agissait bien de l'"hippocampus tyro", une espèce très rare, observée uniquement deux fois dans le monde auparavant.
Regardez le reportage de Réunion La 1ère :
L'hippocampe tyro, une espèce présumée "éteinte"
L'hippocampe tyro avait été observé en 1990 aux Seychelles, mais il était déjà mort. Il a ensuite été observé, en 2022, à l'île Maurice, par des plongeurs. D'ailleurs, la communauté scientifique internationale pensait que cette espèce qui vivait à une quarantaine de mètres de profondeur avait disparu.
L’UICN, Union internationale pour la conservation de la nature, la classe parmi la catégorie des espèces "éteintes", mais elle a bien refait surface dans les eaux de l'Océan Indien.
"Une découverte incroyable"
Pour arriver à ce résultat, en plongée, le talent seul est nécessaire mais ne suffit pas. Il faut être aussi bien équipé en matériel. Cela fait maintenant huit ans que Miguel fait de la photo et six ans qu’il plonge.
L'hippocampe est tout petit et il a la même couleur que le biotope sous-marin. Quand j'ai vu ce petit hippocampe, j'étais assez impressionné. C'est une découverte incroyable. J'ai envoyé mes photos au chercheur Christophe Cadet, c'est lui qui a fait le lien avec Ronald Fricke, un chercheur allemand connu. Il a fait une analyse avec les images de l'espèce et il a confirmé qu'il s'agissait bien d'un hippocampus tyro.
Miguel Ramirez, photographe sous-marin
Un équipement colossal
Passionné de photos, Miguel Ramirez possède un équipement de plusieurs milliers d’euros qu’il a financé au fil des trophées qu’il a remporté.
Dans cet équipement on a des flashs pour capter les images sous l'eau, donc ça apporte de la lumière. On a une lampe spéciale qui grossit les plus petits sujets. À La Réunion, on n'a pas une quantité d'espèces de poissons comme à Mayotte ou à Nosy Be, mais on a vraiment un peu de toute.
Miguel Ramirez, photographe sous-marin
La prochaine destination de plongée du photographe sera Bali et les îles Palau en Micronésie, un séjour gagné lors d’un concours d’images sous-marines.
Quant à la photo de l’hippocampe, si elle a une valeur pour la science, elle n’a que peu de chance de remporter un prix.