Accuweather, Windy, Weather Online... Pourquoi les prévisions météo diffèrent selon les applications ?

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Derrière les bulletins météos que vous retrouvez chaque jour sur vos sites de prédilection se cachent de nombreuses données pour arriver à une bonne prévision. Entre les différents modèles et les spécificités de l’archipel, Laurent Bavard nous explique ce qu’il se cache derrière son métier de prévisionniste.

Cela fait sans doute partie de votre quotidien. Au lever en buvant votre café, ou bien au coucher pour préparer votre sortie du lendemain, regarder le bulletin météo est un réflexe pour beaucoup. Mais comment sont établies ces prévisions ? Et surtout, pourquoi ces prévisions diffèrent selon le site que vous consultez ?

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Laurent Bavard, prévisionniste pour Météo France, explique que pour prévoir, il faut déjà se fier à un modèle prévisionnel. "Ils sont tous basés sur des algorithmes."

Des algorithmes différents selon les modèles

Des modèles, ils en existent plusieurs développés dans le monde. On peut notamment citer le modèle européen ECMWF, le français ARPEGE ou encore l'américain GFS. Tous ces modèles ont à leur disposition les mêmes données transmises, entre autres, par les satellites, les avions de ligne, les navires en mer, les bouées ou encore les mesures terrestres.

La différence de leurs prévisions réside alors dans les paramétrages de ces modèles. En plus des données reçues, leurs algorithmes doivent aussi intégrer des réalités géographiques qui affectent le climat. Le modèle européen ECMWF est ainsi considéré comme le plus fiable dans le monde, mais aussi à Saint-Pierre et Miquelon, étant le seul à considérer la présence de ce petit archipel au milieu de l'océan dans ses calculs.

"Le modèle américain n’est pas très fiable pour l'archipel car sa précision est de l'ordre de 25 à 50 kilomètres.

Laurent Bavard

À l'inverse de plateformes telles que Accuweather, Windfinder ou la météo iPhone, qui s'appuient sur le modèle américain, le site Windy offre la possibilité de choisir le modèle à afficher et ainsi de consulter le modèle européen ECMWF.

Prévoir c'est interpréter

Mais s'assurer de prévisions encore plus précises nécessite toutefois une intervention humaine. Et c'est là qu'interviennent les prévisionnistes. Prévoir c'est savoir interpréter les modèles. "Le travail de prévision, c'est interpréter les cartes et les données. Il s'agit d'extraire les données par rapport à ce que tu sais, à tes connaissances, pour en faire une prévision." Attention alors aux météogrammes que vous pouvez retrouver parfois sur vos sites. "Ce sont des prévisions sans aucune analyse humaine. C'est intéressant, mais c'est brut."

Les prévisions de Saint-Pierre et Miquelon affichées par Windy.

Les spécificités de Saint-Pierre et Miquelon

Mais comment cela s'applique à l'échelle de Saint-Pierre et Miquelon ? Laurent s'attache à dire que l'archipel comporte certaines spécificités pour exercer son métier de prévisionniste. "Déjà c'est un petit territoire. On est limités par la précision algorithmique des modèles. À Saint-Pierre et Miquelon, c'est comme si on faisait une prévision pour Paris 16ème et Paris 1ère en différé. Mais je trouve qu'on s'en sort plutôt bien."

Les prévisions pour Saint-Pierre et Miquelon affichées par Méteo France.

Aussi, localement, ces données ne sont expertisées que pour les quatre jours à venir chez Méteo France. Au-delà, les prévisions que vous retrouverez n'auront pas été travaillées par un humain et sont donc moins fiables.