"Je recherche quelqu'un pour accompagner mes filles de 15 ans et 7 ans sur les vols directs l'été prochain". "Qui de France partira pour St pierre le 7 juillet ? Besoin d'un accompagnant pour notre fille, qui sera adorable avec vous". "Nous cherchons une gentille personne qui pourrait accompagner mes enfants sur le vol direct Paris Saint-Pierre".
Sur les réseaux sociaux, ces appels à l'aide sont nombreux depuis lundi 21 octobre. Quelques heures avant l'ouverture des ventes de billets pour les vols directs à l'été 2025, les parents de Saint-Pierre et Miquelon ont appris que le service UM - prise en charge des mineurs non accompagnés - ne serait plus proposé sur ces trajets par Air Saint-Pierre.
Décision prise après l'incident du 19 août
La décision de supprimer ce service a été prise "à regret", assure la compagnie. Mais Air Saint-Pierre estime ne pas être en capacité de prendre en charge les mineurs en cas de vol dérouté. C'est ce qui s'était passé le 19 août dernier. Déroutés vers Halifax pour cause de météo, les passagers avaient passé la nuit à l'aéroport canadien. Parmi eux, deux enfants non accompagnés qui n'avaient pas été pris en charge par les agents sur place. Ce sont finalement des voyageurs qui s'étaient occupés d'eux jusqu'au lendemain matin.
"Si ce type de prestation impose une prise en charge de bout en bout, les faits ont démontré qu'effectivement notre compagnie n'était pas en mesure de l'assurer en cas d'aléa tel que celui-ci, n'ayant pas le personnel adéquat et nécessaire" avait alors réagi Air Saint-Pierre, annonçant également entamer "une réflexion qui s'impose sur la continuité d'offre de cette prestation". Réflexion qui a donc abouti sur la suppression du service.
Des solutions recherchées
Des solutions ont pourtant été recherchées, assure la compagnie. Faire appel à un sous-traitant à Halifax pour fournir un hébergement en dernière minute. Mais les besoins sont trop irréguliers pour que cette option soit viable. D'autant que les règles pour prendre en charge des mineurs sont très strictes : chaque enfant doit être supervisé par deux agents, obligatoirement des femmes, et loger dans une chambre communicant avec celle des adultes responsables.
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Autre idée, faire appel au personnel navigant d'ASL Airlines, qui assure les vols, pour prendre en charge les enfants à Halifax si besoin. Mais là encore, ces agents n'ont pas de compétences officielles pour s'occuper de mineurs.
Les parents désemparés
De leur côté, les parents regrettent la fin de ce service. "Cela complique davantage les voyages des enfants, surtout des parents divorcés comme c'est notre cas", témoigne une maman. " La desserte est compliquée mais avec l’arrêt de l’UM, ce sont les enfants qui trinquent", dénonce de son côté un père, dont la fille devra probablement renoncer à son voyage. Le service UM reste en revanche assuré sur les vols via le Canada, car Air France est en capacité de prendre les enfants en charge à Montréal.
Tous les détails dans ce reportage de Leila Derouet et Aldric Lahiton :