"Ils prennent de la cocaïne et de la MD, j'ai décidé de m'en éloigner" : des consommations qui divisent dans les soirées adolescentes

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En 2022, 203 lycéens se sont soumis à un questionnaire du CSAPA concernant leur consommation d’alcool et de cannabis. 80% d’entre eux ont admis avoir bu dans le mois précédant l'initiative tandis que 40 % reconnaissant avoir déjà fumé du cannabis. Mais qu'en est-il vraiment au quotidien ? Qu'y a-t-il concrètement dans les soirées des jeunes ?

Vendredi et samedi soir riment souvent avec soirées entre amis pour les jeunes de l’archipel. L’occasion de décompresser et de passer un bon moment pour ponctuer la semaine. Mais même mineurs, l'alcool et quelques fois des drogues les accompagnent et rythment leurs petites fêtes improvisées.

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Une tendance confirmée par un questionnaire du CSAPA en 2022qui avait été transmis à 202 lycéens. 80 % d’entre eux avaient déclaré avoir consommé de l’alcool le mois précédant l’initiative, et 40% disait avoir déjà consommé du cannabis. "Ici, on commence tôt", explique un jeune de 17 ans qui a souhaité rester anonyme. "J’ai commencé à faire des soirées de cette sorte vers 14-15 ans."

"On se fournit avec nos parents ou avec les plus grands"

Comment se fournissent-ils en alcool alors qu’ils sont mineurs ? Quels sont les types de soirées que les adolescents affectionnent ? Autant de questions que de problématiques qui méritent d’être soulevées. Pour l’approvisionnement, il n’y a pas vraiment d’obstacle. Avec des connaissances un peu plus âgées, il est très facile de se fournir en alcool. Hervé* fait des soirées presque une fois par semaine. Et il a ses petites techniques. "On se fournit soit avec nos parents, soit avec les plus grands des invités", détaille-t-il. "Pour la beuh, un plus grand se fournit, il roule un joint et il fait tourner aux personnes qui le veulent."

Cannabis, alcool, un combo sur lequel ils misent dans l'espoir de passer une soirée amusante. "Le but c’est d’être assez bien pour danser", nous explique-t-on, encore une fois de façon anonyme. "On a toujours plus à fumer qu’à boire. Le but de la soirée c’est d’être tranquille et d’écouter de la musique", ajoute un autre jeune lui aussi préférant rester discret. Mais ce n’est tout de même pas une généralité. Certains n’aiment pas les mélanges. D’autres gardent leur libre arbitre, sans être tentés à outrance. "Ceux qui fument dans mes soirées, ils respectent ceux qui ne veulent pas fumer. Pareil pour ceux qui ne veulent pas boire"

Il y a aussi de ceux qui tiennent leurs parents au courant de leurs soirées. Pour la boisson, du moins, puisque ce sont eux les fournisseurs principaux d'alcool. "Moi je demande à ma mère quand je veux me fournir", explique Julien*. "Elle m'achète un pack de bières généralement."

"Ils prennent de la cocaïne et de la MD"

Il est évidemment difficile de ne pas penser aux problèmes de consommation de drogues dites "dures". Si pour la plupart des jeunes questionnés, ce n'est pas un problème car la tentation n'existe tout simplement pas, d'autres ont dû faire des choix. C'est le cas d'Hervé qui a choisi de s'éloigner de certains de ses amis. "Ils prennent de la cocaïne et de la MD", détaille alors le jeune pas encore majeur.

J'ai fait le choix de m'en éloigner. Ils ont vraiment perdu beaucoup d'amis car on ne veut pas être mêlés à ça.

Hervé

Et parfois, dans ce panel de jeunes interrogés, choisir c'est fermer les yeux ou presque. S'ils ne voient rien directement, ils imaginent bien que cela puisse arriver. "Si ça se fait, on n'en sait rien. Ils le font dans leur coin."

*Prénoms d'emprunt