Comment protéger l'isthme de Miquelon-Langlade ?

Jeudi 29 octobre, les professionnels de la forêt et de l'environnement se sont réunis pour une réunion de concertation organisée par le cabinet BRL Ingénierie. L'isthme de Miquelon-Langlade, fragilisé notamment par l'activité humaine, a été au centre des discussions.
"Beau" et "fragile" sont les deux adjectifs qui se prêtent le plus à décrire l'isthme de Miquelon-Langlade. La bande de sable était donc au cœur des discussions de la table ronde rassemblant les professionnels de l'environnement et les acteurs locaux, ce jeudi 29 octobre. Les pistes de conservation évoquées seront intégrées au futur programme territorial de la forêt et du bois.

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L'isthme, long d'environ 12 km, relie le sud de la Grande Miquelon et le nord de Langlade. Il constitue l'un des atouts touristiques et naturels de l'archipel. Très emprunté par les résidents et les touristes pour relier les deux parties de l'île, l'isthme est quotidiennement exposé aux agressions liées à l'activité humaine. Selon Frank Urtizbéréa, en charge du développement durable à la DTAM, "le développement urbain de Langlade, le caravaning et le camping constituent des éléments de pression sur ce territoire sableux très fragile."


Sanctuariser les espaces les plus fragiles


La flore de l'isthme est variée et agit comme une barrière contre le vent et les autres agressions. Sur la dune blanche, un petit végétal appelé l'oyat est à protéger en priorité. Mais face aux chevaux, aux marcheurs ou aux véhicules, la plante ne fait pas le poids. Bruno Letournel, inspecteur de l'environnement à l'Office français de la biodiversité, plaide pour une sanctuarisation des zones les plus fragiles de l'isthme. "Si l'on veut conserver l'isthme et continuer de le rendre accessible à tous, un organisme qui acquerrait des terrains afin d'empêcher une plus forte urbanisation pourrait être une solution de protection."

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Pour les acteurs locaux présents à la réunion, toute la difficulté est d'imaginer un plan de conservation qui maintiendrait un équilibre entre l'activité humaine et la protection du territoire. En attendant des mesures concrètes de conservation, les professionnels de l'environnement comptent sur la responsabilité des citoyens pour protéger cet espace naturel commun.


Le reportage de Frédéric Dotte et Jérôme Anger :
©saintpierremiquelon