Le préfet de Saint-Pierre et Miquelon était l'invité du journal télévisé ce mercredi. Thierry Devimeux a tenu à préciser comment les nouvelles mesures nationales de lutte contre le coronavirus sont appliquées sur l'archipel. Voici les points saillants de son intervention.
Confinement plus strict
Le décret national qui restreint encore les possibilités de sorties est applicable à l'archipel. Voici les principaux changements :
une seule sortie "sport et détente" par jour
pas plus d'une heure
pas plus d'un kilomètre du domicile ;
les promenades à la montagne ou au Diamant par exemple sont interdites, tout comme la chasse ou les sorties en bateau
Pas de "vacances" à Langlade pendant le confinement
C'est la conséquence des restrictions sur les déplacements. Mais aussi une mesure de précaution "pour ne pas mettre en difficulté potentielle le service de santé de Miquelon, calibré pour une population de six cents personnes, pas mille cinq cents personnes".
La "triche" sur les quatorzaines
Depuis le 16 mars, tout nouvel arrivant sur l'archipel est placé en quatorzaine stricte ainsi que, le cas échéant, toutes les personnes qui vivent sous le même toit. Mais certains ne respectent pas l'interdiction totale de sortie. Le procureur a été saisi, des enquêtes sont en cours.
" Je sais qu'il y a des gens qui ne respectent pas la quatorzaine stricte imposée, qui trichent. J'ai pris un nouvel arrêté qui permettra de majorer les amendes pour les gens qui ne respectent pas cette quatorzaine. "- Thierry Devimeux
Maintien de liaisons aériennes
Si certains habitants réclament via les réseaux sociaux une fermeture totale de l'archipel afin de se prémunir du virus, les autorités demandent à Air Saint-Pierre de maintenir dès la semaine prochaine :
- un vol chaque vendredi vers Montréal, en correspondance avec Air France pour la métropole
- un autre vol hebdomadaire "mixte" passagers et fret vers Halifax dont le jour variera en fonction des besoins
Pour le préfet, si le principe édicté par le gouvernement est bien d'interdire les déplacements sauf dérogations strictes, il est aussi de permettre les retours sur l'archipel de gens qui par exemple sont en évacuation sanitaire, ou qui étaient en vacances et veulent rentrer chez eux. Et pour ceux qui voudraient quitter l'archipel : "Je serai extrêmement sévère" prévient Thierry Devimeux.
Pas de sortie rapide du confinement en vue
Ni Saint-Pierre ni Miquelon n'ont à ce jour enregistré de malades positifs au coronavirus. Mais selon le préfet, "on ne sait pas si le virus n'est pas déjà là. Il faut donc que nous gardions une extrême vigilance collective, c'est le confinement."
A lire aussi > Coronavirus : les gendarmes de Saint-Pierre et Miquelon sévissent pour faire respecter le confinement
Le représentant de l'État estime qu'il ne faut pas lever les mesures de confinement plus tôt que dans l'Hexagone, "alors que nous sommes potentiellement plus faibles, et potentiellement en retard dans la dynamique de cette épidémie par rapport à la métropole".
" Il faut que nous nous mettions en conditions de tenir encore longtemps. Je pense que nous serons sur la même ligne que toute la nation. C'est le président de la République qui le décidera. "
Les experts du conseil scientifique Covid-19 qui conseillent Emmanuel Macron viennent de recommander la prolongation du confinement national jusqu'au 28 avril au moins, soit "au moins six semaines à compter de sa mise en place".