Destruction du bâtiment de l'ancien commerce Hamel dans le centre-ville de Saint-Pierre

Le bâtiment qui abritait autrefois le commerce Hamel au centre-ville de Saint-Pierre a complétement disparu ce mardi sous les coups de pelles des engins de démolition. Il faut dire que l'édifice avait beaucoup souffert du temps.
Après le bâtiment Théault la semaine dernière, c’est au tour d’une autre batisse du centre-ville de Saint-Pierre de s’en aller. Le commerce Hamel a été détruit ce lundi matin. Il laisse derrière lui les souvenirs d’un lieu où les clients de tout âge venaient pour les fêtes.
 
Depuis 2015, le bâtiment de 350 mètres carrés n'était plus habité et sa toiture prenait l'eau. Les Saint-Pierrais qui s'arrêtent se souviennent d'un commerce "animé", "où on venait chercher les casquettes marines, les masques, etc."

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Pendant les périodes de Noël des jouets étaient proposés, des confettis et d'autres articles diverses... Alors que la destruction a duré toute la journée de lundi, les ouvriers ont retrouvé des objets, témoins du temps qui passe : un vieux journal datant de 1937, une théière ou encore des chaises de jardin. 
 

Témoignage de Mireille Tillard-Hamel, petite fille de Marie-Ange Hamel


Ce bâtiment plus que centenaire était déjà debout quand le grand incendie de Saint-Pierre a ravagé les deux tiers du centre-ville en 1867. Il sera reconstruit par la suite. Il appartenait à la pêcherie de Fécamp puis sera acquis par Marie-Ange Hamel entre les deux guerres. Elle décède en 1966, ses deux filles Jeanne et Marie-Alberte récupèrent le commerce.

L'activité s'arrêtera à la fin des années 80. La boutique des artisans l'occupera aussi un temps. "Il agonisait lentement" témoigne Jean-Jacques Tillard, l'arrière-petit-fils de la première propriétaire.
 

"Mes tantes installaient des cordes et on voyait tous les choix de masques : il y en avait de toutes sortes : hommes politiques, acteurs, des têtes de bébés. C’est une période qui reste dans ma mémoire. J’ai un pincement au cœur de voir cette maison partir. Mais c’est normal, c’est une page qui se tourne."

Mireille Tillard-Hamel, petite-fille de Marie-Ange Hamel


Ce mardi matin, les ouvriers finissent de déblayer les derniers restent du commerce. Un projet de logement devrait y voir le jour au printemps 2021. 

Le reportage de Clémentine Baude et Hélène Corbie.