Entre lavements à l'eau de mer et huile d'anguille sur les gencives, l'histoire incroyable de la médecine populaire à Saint-Pierre et Miquelon

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Tiré de la Revue d’histoire de la pharmacie, l’article scientifique "Remèdes d'autrefois aux îles Saint-Pierre-et- Miquelon" raconte les vieilles méthodes médicinales de l’archipel. Entre plantes sauvages, cueillette et eau miraculeuse, retour sur l'usage passé de ces remèdes d’un autre temps.

Il fut un temps à Saint-Pierre et Miquelon où les recettes de grands-mères proposaient un véritable panel de traitements en tout genre. Un temps où les soupes de plantes substituaient les cachets et où l’eau de mer servait à soulager les rhumatismes. "Une médecine basée sur des traditions ancestrales", peut-on lire dans l’article scientifique Remèdes d'autrefois aux îles Saint-Pierre-et-Miquelon écrit par le pharmacien Charles Guyotjeannin et publié en 1984.

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Dans cet ouvrage, l’auteur s'appuie sur ses observations et la bibliographie locale mais aussi sur des travaux de chercheurs canadiens afin de recenser ces remèdes utilisés dans l'archipel au début du 20ème siècle.

Des remèdes inusités

Cet article recense des recettes autrefois préconisées pour les différents maux et petites maladies du quotidien. Des remèdes populaires qui, à l’époque, relevaient parfois de vieilles croyances. Comme quand l’auteur fait état d’une eau miraculeuse pour soulager les inflammations des yeux. 

La neige est abondante pendant plusieurs mois dans l'archipel. Un moyen simple de guérir l'inflammation des yeux consistait à ramasser de la neige tombant pendant le mois de mai seulement, à la laisser fondre, à la mettre dans une bouteille et à s'en laver les yeux, en répétant ce vieux dicton local : « Si tu conserves neige de mai, de tes yeux tu ne souffriras jamais.

Charles Guyotjeannin

On peut également retrouver des conseils pour un mal très répandu chez les hommes, la calvitie."Enfin, contre la calvitie, des frictions du crâne avec de la graisse de pied de bœuf passaient pour être efficaces." Pour le traitement de la jaunisse, il était recommandé de manger trois poux vivants mélangés à de la confiture de framboises. Aussi, des produits biens connus dans l'archipel étaient utilisés à des fins thérapeutiques. Comme par exemple la bière de spruce pour ses propriétés antiscorbutique ou le thé de James pour prévenir le rhume.

Ceux qui étaient touchés par une angine ou quelque autre iritation de la gorge pouvaient  s'y appliquer du hareng froid. Les personnes souffrant de rhumatismes se voyaient quant à elles recommander de boire de l'eau de mer recoltée de préférence au cap aux Basques après un coup de vent de « nordet ». L'eau de mer intervenait également pour des lavements visant à faire tomber les vers.

Certaines recettes perdurent

Bien que beaucoup de remèdes puissent paraître farfelus aujourd’hui, certains subsistent encore comme alternatives d’une médication plus traditionnelle. Comme la gaulthérie, une plante toujours utilisée pour les douleurs musculaires. "Le "thé rouge" ou gaulthérie couchée plante contenant du salicylate méthyle, était bénéfique contre les douleurs  rhumatismales."

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