Infrastructures, éducateurs, événements : quels sont les dispositifs de financement du sport à Saint-Pierre et Miquelon ?

Parmi les infrastructures sportives de Saint-Pierre et Miquelon, la piscine appartient à la Collectivité Territoriale
Plus d'une cinquantaine d'associations sportives rythment la vie de l'archipel. Une richesse pour un territoire de 6 000 habitants. Mais Saint-Pierre et Miquelon est-il bien doté financièrement pour pérenniser ses clubs ? On vous explique.

Hockey, judo, natation, patins, tennis, football, le choix est là lorsqu'il s'agit de pratique sportive à Saint-Pierre et Miquelon. Nous vous en parlions dans l'émission A La Une du jeudi 21 novembre. Une heure de débat en direct, consacré à une question : comment former de futurs champions dans l'archipel ?

Pour y répondre nous avons interrogé des sportifs et des professionnels, mais également fait un point sur les aides financières dont bénéficie le territoire. À saint-Pierre et Miquelon, l'Etat et la Collectivité Terrirotiale mettent tous les deux la main à la poche. 

Du côté de l'Etat il y a plusieurs dispositifs. Les associations peuvent demander des subventions auprès du FDVA (Fonds de Développement de la Vie Associative), ainsi que de l’ANS, Agence Nationale du Sport. Cette année, une trentaine d’associations ont sollicité l’ANS, elles ont  touché près de 700 000 euros. Une grosse enveloppe de 648 583 euros, complétée par une plus petite Sport Etat de  68 478 euros.

Du côté de la Collectivité Territoriale, deux aides sont disponibles, dont bénéficie au total une soixante d'associations :

  • La première aide, celle de l’office des sports, concerne les clubs sportifs et le montant des subventions est de 120 000 euros
  • La deuxième c’est le hors office. Une aide de 275 000 euros qui finance des événements sportifs ponctuels comme la Coupe de France en octobre dernier ou des associations plus particulières comme les Zygotos par exemple. 

Pour 2025 les montants alloués par l'ANS restent encore méconnus. Pour la Collectivité, le montant des enveloppes devrait être maintenu, nous a confié Yannick Abraham, vice président. 

Des aides destinées à l'emploi d'éducateurs sportifs

Pour continuer à faire tourner un club, il faut bien sûr des éducateurs sportifs. Là aussi l'Etat participe. Dans l'enveloppe de l'ANS, une partie est destinée à financer partiellement des emplois d'entraîneurs.  Depuis les quatre dernières années, la tendance est à la baisse. En 2024, ce sont 130 000 euros qui ont été alloués aux professionnels. Entre 2023 et 2024, plus de 13 000 euros ont été imputés sur le budget de Saint-Pierre et Miquelon. Au total dans l'archipel, ce sont seize postes qui sont maintenus grâce à cette aide. 

Trois autres entraîneurs sont eux salariés de la Collectivité Territoriale, il s'agit de Christine Légasse pour le club de natation, Patrick Foliot pour le hockey mineur et Jean-Louis Légasse au club de tennis.

Si des clubs sportifs souhaitent recruter un entraîneur, ils peuvent également bénéficier d'une aide partielle de 8 000 euros de la Collectivité Territoriale. Pour l'emploi d'un deuxième entraîneur, 3 000 euros supplémentaires peuvent être versés. 

À noter que cette année, les difficultés de recrutement ont été importantes. Pour la première fois de son histoire, le Butokuden Judo n'a pas d'entraîneur pour l'année.

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Pour ce qui est des infrastructures, c'est la Collecitivité Terriroriale qui pilote la majorité des équipements sportifs. Comme dans l'Hexagone où 81 % des infrastructures dépendent des Collectivités Territoriales. Des nouveaux projets d'infrastructure sont d'ailleurs en cours. Un nouveau centre culturel et sportif pour 2027-2028, mais aussi une extension de plusieurs centaines de mètres carrés pour la maison des loisirs à Miquelon. Montant prévu de l'opération : six millions d'euros. 

Chaque année l'Etat participe lui aussi au financement. En 2024, 397 000 euros ont été alloués à l'archipel.

Des bourses pour les sportifs

Les sportifs ne sont pas oubliés par ces dispositifs de financement. Depuis 2013 la Collectivité Territoriale propose des bourses pour les jeunes sportifs de 12 à 25 ans : une bourse d'Excellence et une bourse de haut niveau. 

En 2017 par exemple, la karatéka Naomi Haran avait été l’une des deux lauréates et avait reçu une aide de 1 700 euros. Dix jeunes avaient candidaté pour ces bourses.

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Nouveauté depuis cette année, les bourses ont été revues à la hausse : 2 500 euros par candidat. Et pourtant, seulement trois sportifs ont tenté leur chance pour financer leurs projets. Une des raisons à cette baisse des candidatures aux bourses pourrait être l'argument du développement du sport loisir au détriment des volontés individuelles de compétition. 

Le sport, c'était le thème de l'émission A la Une, présenté par Elise Marné, disponible en replay sur notre site internet et rediffusée ce dimanche 24 novembre à 12 h 55 sur SPM la 1re Télévision.