Journée mondiale de lutte contre le SIDA : le point sur cette maladie à Saint-Pierre-et-Miquelon

Ce vendredi 1er décembre marque la journée mondiale de lutte contre le SIDA. Dépistage, prévention, traitement… L’occasion de faire le point dans l’archipel sur cette maladie.

Une infection au Virus de l’Immunodéficience Humaine (VIH) détruit et affaiblit graduellement le système immunitaire de la personne contaminée. Le corps est plus vulnérable aux infections et aux cancers, ce qui peut faire évoluer le virus vers le stade du SIDA, qui est la phase finale de la contamination.

Le virus se transmet par voie sexuelle, par la réutilisation ou le partage d’aiguilles, ou bien encore de la mère à l’enfant par la grossesse, l’accouchement ou l’allaitement.

Comment savoir si on a le VIH ?

Avant de développer le SIDA, il peut s’écouler 10 à 15 ans d’une personne à l’autre. "Une thérapie antirétrovirale peut aussi empêcher l'évolution vers le SIDA en réduisant la charge virale chez une personne contaminée", détaille l’ONU sur son site consacré à la maladie.

Il existe des symptômes qui peuvent alerter en fonction du stade du VIH. Par exemple, des infections récurrentes des voies respiratoires supérieures, des diarrhées chroniques inexpliquées de plus d’un mois, ou encore des infections bactériennes graves et tuberculose pulmonaire, entre autres.

Au-delà des symptômes, la seule façon de savoir si l’on est contaminé ou non est le dépistage. Dans l’archipel, les habitants le font de plus en plus ces dernières années.

Selon les chiffres communiqués par le laboratoire du Centre hospitalier François-Dunan, on note une évolution croissante des tests : 252 tests effectués en 2021, 293 en 2022. En cette année 2023, on en compte à ce jour 358. Parmi ces tests, aucun n’était positif.

Notre territoire se porte donc bien par rapport aux autres territoires ultra-marins. En 2021, le plus grand nombre de nouveaux cas recensés se trouvaient en Guyane, suivi de Mayotte, de la Guadeloupe et de la Martinique.

Se faire dépister

Contrairement à l’Hexagone, "il n’existe aucun centre de dépistage à Saint-Pierre-et-Miquelon" déclare Dominique Pascal, directrice de l’Administration Territoriale de Santé. Toutefois, chacun a la possibilité de faire un test sanguin en se rendant directement au laboratoire. Gratuit, il ne nécessite aucune ordonnance.

"La solution alternative beaucoup plus sûre reste cependant de passer par son médecin traitant qui va prélever le tube et le donner au laboratoire de manière anonyme. Il va ensuite commenter lui-même les résultats, ce qui va éviter une mauvaise interprétation", rappelle Patrick Lambruschini, directeur du Centre Hospitalier François-Dunan.

Autre moyen mis en place en 2015 dans l’archipel, les auto-tests VIH vendus en pharmacie.

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On peut désormais les trouver dans une seule pharmacie de Saint-Pierre : la pharmacie SPM du centre-ville qui en a vendu encore 4 en septembre dernier. "On en vend très peu" explique Joseph Dipito, pharmacien. La pharmacie de l’hôpital n’en vend plus quant à elle. La raison : "il n’y a eu aucun achat effectué depuis sa mise en vente" souligne Hervé Antoine, pharmacien.

Ces professionnels de santé rappellent toutefois que l'auto-test n’est pas fiable à 100 % puisqu’il peut vous afficher un résultat négatif s’il est effectué trop tôt après un rapport à risque.

Il faut se protéger. La protection peut se faire par exemple par l’utilisation d’un préservatif masculin ou féminin.

Joseph Dipito, pharmacien

Notez que si une personne vit avec le VIH, qu’elle suit une thérapie antirétrovirale et possède une charge virale indétectable, alors il n’y a aucun risque de transmission.

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Quels traitements ?

Une personne vivant avec le VIH ne peut pas être soignée. Il existe cependant des traitements lui permettant d’avoir une qualité et une durée de vie similaire à une personne qui n’est pas porteuse du virus.

Des médicaments antirétroviraux sont utilisés pour traiter l’infection. Ces derniers vont bloquer la prolifération du VIH dans l'organisme. Après cette thérapie antirétrovirale, le virus n’est plus infectieux.

Enfin, il existe le traitement préventif post-exposition (PPE) qui peut empêcher l’infection au VIH selon l’ONU. Il combine des médicaments, des tests en laboratoire et des conseils. Sur quatre semaines, il doit commencer quelques heures après une exposition potentielle au VIH.

Que doit-on retenir ?

Les professionnels de santé tiennent à rappeler que :

  • Ce n’est pas parce que l’archipel semble être un havre de paix qu’il ne faut pas faire attention.
  • Il n’y a pas que le VIH. Il existe d’autres Infections Sexuellement Transmissibles (IST) comme la syphilis ou la chlamydiae.

Il est important de se faire dépister et d’en parler à son médecin; qui sera le plus à même d’orienter le bilan médical nécessaire.

Patrick Lambruschini, directeur du CHFD